Fallait bien que ça arrive . Bien que "Les Aventures de Rabbi Jacob" , huitième long-métrage D'Oury sorti en 1973 soit devenu culte , il n y pas eu de ma part l'esquisse d'un moindre sourire en coin . La faute à un scénario aux dialogues et explications grossières ,et mal faite . Pas simple de vouloir faire rire dont son sujet est un plaidoyer contre le racisme et la haine ordinaire dont Gerard Oury souhaitais répondre à la France de l'après Mai-68 face à ses contradictions en évoquant devant la caméra justement ces intolérances là qui subsiste et à la recherche de la fraternité qu'il reste à conquérir le tout grâce au rire . À moins que ce soit une autre réponse de la part du metteur en scène qui lui avait été reproché au moment de "La Grande Vadrouille , d'avoir occulté la question juive tout en réduisant son approche du contexte de guerre à un support nigaud pour des aventures burlesques et rocambolesques . Bref , que ce soit l'un ou l'autre du contexte ,"Les Aventures de Rabbi Jacob" sont loin de m'avoir plu . C'est un sujet qui a été maintes fois apprécié ou en vogue en France que le rire contre le racisme mais là , ça ne prend pas . Et même le grand Louis de Funès , je l'ai trouvé nettement moins inspiré qui par le passé avait déjà tourner des films moyennasse qui sauvait la situation tout en mettant en exergue ses mimiques , sa gestuelle et le ton de sa voix dont l' irascibilité , son cynisme , son arrivisme et son autorité légendaire est mis de côté (pour ne pas dire effacé) pour faire place à à un industriel empli de préjugés racistes . Non , De Funès n'est vraiment pas bon dans ce contre-emploi . Et les acteurs qui l'entoure ne l'aide pas non plus tellement qu'ils sont mauvais . À commencer par Henri Guybet qui interprète le rôle de son chauffeur juif ( Ha !) , ou encore l'acteur Claude Giraud incarnant le bon arabe Mohamed Larbi Slimane (re-Ha!) , apparaissant comme un homme élégant cultivé et ouvert aux autres ou encore le méchant arabe sanguinaire incarné par l'acteur italien Renzo Montagnani ne s'intéressant avec ses complices qu'à la liquidation de ce brave Momo , politicien en devenir ... Je veux bien que le casting du film nous dit que derrière les apparences ou les appartenances communautaires nous sommes tous les mêmes mais moi , j'ai trouvé ça trop ambivalent ; manquerait plus que De Funès incarne un personnage noir ; ah si , il y a cette séquence de pot d'échappement ou son personnage change de couleur de pot ; retour du blackface ^^ . Mais là ou j'ai été le plus gêné (il n y a plus de plaisir) c'est lorsque De Funès se grime en Rabin . La surexposition de trop ou tout reposait sur De Funès (j'ai détesté cette séquence de danse juive) . Mais apparemment , je ne suis pas le seul à trouvé que De Funès "n'était pas mauvais , mais était très mauvais " : le concerné lui même ne s'est pas trouvé drôle : Dans un livre de la co-scénariste Danielle Thompson ( "Gérard Oury , mon père , l'as des as") elle raconte le passage ou le film se termine . On arrive ou l'équipe découvre le film . Les comédiens ne participent pas au montage et à la post-production . Et puis vient le jour ou on les appelle pour leur montrer le film . Très peu étaient nombreux ; il y avait De Funès , son épouse , Gerard Oury sa fille (Danielle Thompson) , le producteur (Bernard Javal) et le monteur ( Albert Jurgenson) . Et après la projection De Funès est en panique . Non seulement il ne s'est pas trouvé drôle mais plus grave , le film ne l'a pas fait rire du tout (Ah !) . La raison et toute simple il ne s'est pas trouvé drôle et tout le reste suivait . L'épouse de De Funès s'est senti très mal à l'aise et tout le monde est resté silencieux . Bon évidemment , lorsque quelques jours plus tard il fut projeté en première au Gaumont composé d'un public ,la réaction ne fut pas la même tout comme le succès qu'il deviendra avec ses 7 millions mais il n'empêche qu'en projection privé , "Louise" De Funès s'est trouvé mauvais , et ça ,ça veut veut bien dire quelque chose . Il eu beau déclaré lors d'une entrevue que ce film l'a fait beaucoup de bien car il avait de bonnes petites idées antisémites , mais il n'empêche qu'il était mauvais (et puis c'est tout) . Dans ce genre registre pourtant bien prisé en France , il n y a qu'un seul film qui m'a fait décrocher un sourire (j'ai pas dit rire) avec quelques gags pas piquer des hannetons : c'est le second OSS 117 de Michel Hazanavicius à ma grande surprise . J'avais pas du tout accrocher à "... Le Caire , Nid D'Espions" . Et si j'osais (par provocation) je préfère me farcir " Les Contes des quatre Saisons" D'Éric Rohmer (les 4 films en même temps allez soyons fou) que de revoir cette bouillie de "...Rabbi Jacob"...
Et qui sait , j'ai peut-être échappé au pire à ce projet avorté de "Le Crocodile" , qui devait être la cinquième collaboration entre le réalisateur et De Funès au scénario racontant l'histoire d'un dictateur dans un pays (imaginaire) d'Amérique du Sud ou on aurait dénoncé et caricaturé les régimes totalitaires de la fin du XX e siècle .
J'entend dire ou lire que de nos jours , il serait impossible de faire ce genre film de nos jours , mais j'ai pas l'impression que ça a freiné le réalisateur de la trilogie de "Mais qu'est-ce Qu'on a fait au Bon dieu" , pas plus qu'au duo Èboué / Ngigol ("Case Départ " , "Le Crocodile du Botswanga" voire "Coexister") , films qui sont loin de m'avoir fait rire (mais qui part sur de bonnes idées que ces 3 films là , mais pas assez pour me faire rire) . J'ai n'ai vu aucun des trois de "Mais qu'est-ce Qu'on a fait Bon dieu" , et j'ai peut être bien fait !