Né d’une bonne intention, mettre sur un pied d’égalité catholiques, juifs et musulmans, le film de Gérard Oury ne suscita pas vraiment la réaction escomptée. Qualifié de pornographique par certains juifs orthodoxes new-yorkais, ce qui au départ devait être un simple divertissement populaire vira même au drame quand la femme du publiciste en charge du film prit les passagers d’un avion en otage pour faire interdire le film avant d’être abattue par la police… Pour en venir au film en lui-même, il faut avouer que malgré l’engouement d’une majorité, ce n’est pas vraiment du grand Oury qui nous est servi, surtout comparé aux deux références que sont La Grande vadrouille et La Folie des grandeurs. Rabbi Jacob manque de rythme, de magie et de poésie. La Grande vadrouille c’était la magie du duo De Funès / Bourvil, La Folie des grandeurs, celle du duo De Funès / Yves Montand. Et sans vouloir dénigrer le jeu de Claude Giraud, il n’a pas l’art de faire rire des deux géants précités. Alors certes Rabbi Jacob comporte nombre de scènes logiquement devenues cultes : la danse folklorique de Vladimir Cosma, la cuve remplie de chewing-gum, etc… Néanmoins, la mayonnaise ne prend jamais complètement et on reste quelque peu sur sa faim, le potentiel comique du film reposant un peu trop sur les épaules de la pile électrique Louis de Funès. Les Aventures de Rabbi Jacob n’en demeure pas moins une comédie populaire réussie qu’on revoit toujours avec un plaisir certain. A voir avant tout pour la performance du Pivert.