Dernier des 6 Tarzan tournés avec Johnny Weissmuller et Maureen O'Sullivan, c'est très certainement le meilleur, l'aventure la plus rythmée et la plus drôle surtout par son choc des cultures, les scénaristes n'en ratent en effet pas une pour confronter Tarzan à la civilisation d'une grande mégapole comme New York. En tout cas, c'est mon préféré de la série, d'où ma note qui dépasse celle du premier film.
Cet opus conserve son charme naïf, et plus encore parce que Tarzan se heurte à une autre jungle, urbaine cette fois ; une jungle remplie de la méchanceté des hommes, du mensonge, de la malhonnêteté et de la perfidie qu'il découvre, tout comme il découvre les lois des hommes. A l'exotisme et aux dangers relatifs de la jungle africaine, se substitue l'incompréhension d'un monde et une morale difficile à accepter pour l'homme de la jungle. Le monde de Tarzan est simple et rempli d'un bon sens naïf, les lois des hommes qu'il découvre sont d'abord étranges, puis il finit par comprendre (Loi bonne), on voit à ces confrontations que Crocodile Dundee s'en inspirera largement en opposant le broussard australien sensé aux Newyorkais stressés.
Tarzan commence un peu à s'empater, mais il n'a pas perdu sa vitalité, il est encore capable de sauter sur les toits des buildings à l'aide de lianes improvisées et de plonger de 60 m dans l'Hudson depuis le pont de Brooklyn. Ceci fait d'ailleurs partie des bonnes scènes du film dont on retient aussi la séance d'essayage de costumes chez le tailleur, la douche tout habillé en poussant son cri iodlé, la scène au tribunal et les facéties de Cheeta dans la chambre d'hôtel qui fout un bordel pas possible dans les affaires de Jane.
C'est donc le dernier bon Tarzan d'une série qui aura commencé en 1932, ça fait 10 ans que ça dure, et le public commence un peu à se lasser, on est en plus en pleine Seconde guerre mondiale, aussi malgré le relatif succès du film, il est temps d'arrêter, MGM revend le concept des Tarzan à la RKO qui n'arrive pas à convaincre Maureen O'Sullivan de rempiler, elle sera remplacée par la fade Brenda Joyce dans les 6 autres films que tournera Weissmuller après la guerre, mais le coeur n'y sera plus, le charme sera rompu, et le célèbre cri, propriété de la MGM, aura disparu. Il faut donc savourer ce dernier opus d'une saga qui m'aura fait doucement rêver quand j'étais gamin.