C'est dingue à quel point la licence Winnie l'Ourson est à la fois sous-cotée et sur-cotée. Sur-cotée, parce qu'elle a été rincée jusqu'à l'os par la compagnie Disney, qui l'a adapté en film, en séries, en direct-to-dvd, en série live action, en film live action, et j'en passe et des meilleures (dont un grand-huit et un jeu de Baseball japonais.) Sous-cotée, parce qu'a force de n'avoir que des produits dérivés et des séries à destination des tout petits, on a oublié un peu à quel point Winnie l'ourson c'est super bien. Loin d'être une série "pour bébé" à laquelle notre souvenir la rattache, on oublie surtout que les personnages sont tous un peu timbrés, qu'ils peuvent être vache entre eux et que l'oeuvre originale possède aussi un petit côté mélancolique et éthérée.
Un parfait exemple du bordel avec Winnie, c'est que j'ai eu du mal à trouver sur Disney + ce film qui a démarré la franchise. Entre le film de 2011 (excellent au passage) qui porte le simple nom Winnie L'ourson, les films Direct-to-DVD qui portent des noms comme Pooh's Grand Adventure et The New Adventures of Winnie the Pooh il m'a fallut checker sur wikipédia pour savoir que le tout premier film portait le nom de The Many Adventurs of Winnie The Pooh (chez nous : Les aventures de Winnie L'ourson.) (Et j'ai appris après coup qu'un cours métrage bonus n'étais pas disponible sur Disney+ c'est vous dire la bordel !)
Le film rempli l'exploit de regrouper trois moyens métrages produits entre 1966 et 1974, dont un qui est (excusez moi du peu) le dernier projet sur lequel Walt Disney s'est impliqué, d'avoir des réalisateurs et des animateurs différents (dont Don Bluth qui anime Coco Lapin sur le deuxième court) mais de garder toutefois une unité dans son ensemble. J'ai vraiment cru que c'était une production unitaire.
Mais une fois le film mis en route, le charme était là : l'intro filmée, le narrateur, les passages chantés par une chorale, les couleurs très douce, ces personnages à la fois idiots mais gentils, la voix américaine de Winnie l'ourson. On s'y sent au chaud, de manière douillette, comme dans un bonne paire de chausson. Je pensais que le côté méta où l'on joue avec les lettres qui entourent les illustrations où "vivent" les personnages était une fantaisie du film de 2011... mais non, c'est là aussi et c'est tout aussi créatif. Il y a même une blague méta sur la taupe qui mentionne qu'elle n'est pas "dans le livre" (à savoir "dans l'annuaire" mais aussi dans le livre original de Winnie l'Ourson.)
A vrai dire je ne sais pas quoi dire si ce n'est que c'est trop bien. J'ai relu ma critique du film de 2011 et j'ai l'impression que je pourrais répéter la même chose. Ok cette version 1977 est "plus sage" un poil moins hystérique et les héros n'atteignent pas le niveau de stupidité de ce dernier.... mais ils ont leur moment drôle. Et il y a un passage psychédélique qui s'il ne vaut pas celui de Dumbo reste assez agréable. Et la fin est très chouette, limite mélancolique sur la fin de l'enfance.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : BIEN SUR !
Possibilité de remake/suite : Je ne sais pas trop si les suites en direct-to-DVD conservent le même charme (et le même côté méta) et ça m'embête. De plus, si c'est pour tomber sur la séries en image de synthèse avec sa chanson qui parlent de queue, je préfère pas trop m'y aventurer.
Le détail qui me titille : Porcinet donne sa maison à Maître Hibou et ... et ça n'a pas de suite. Je suppose que cela donnait sans doute lieu à une histoire dans le livre original (où Porcinet découvre les affres de la colocation.)
Suis-je le seul ? : A m'être dit intérieurement "ok, faut oublier que dans le vrai Christopher Robin Milne détestait les oeuvres de son père, sinon tu rentrera jamais dedans." Pas merci ArkeoToy.