Adèle Blanc-Sec du gros Besson, un nanard de plus dans la cinémathèque d'EuropaCorp.

Il y a des signes qui ne trompe pas. D'abord la salle était noire et humide au moment de la projection d'Adèle Blanc-Sec*, cette belle soirée de printemps où il aurait fait meilleur à être en terrasse en sirotant un Martini. Puis vient le logo EuropaCorp, et tel le veau qui sait qu'il va se faire égorger, distinguant la sombre silhouette de l'abattoir, on tente de se rassurer en se remémorant les vertes prairies... Les Léon, Grand Bleu et autre 5e élément qui après tout n'étaient pas si mauvais et pourtant sabrer par la critique... Qui sait Besson réalisateur est peut-être juste un incompris, un génie capable de saisir les codes d'une époque en les transcendant au cinéma pour en faire des films générationnels salués par le public mais boudés par la presse spécialisée.


Le générique égraine le nom des acteurs. Et déjà le malaise s'installe. Tout ça est grandiloquent, maladroit, la musique faussement pompeuse. Ensuite vient la visite du Paris de la Belle Epoque, entre carton pâte et carte postale, caricature mièvre et sans intérêt. Les personnages se succèdent sans qu'aucun ne parviennent à nous convaincre du bien fondé de leur existence. Bien sûr leurs traits sont marqués façon début 20e, leurs oreilles décollées et leurs dégaines débonnaires devraient nous attendrir... Mais non. Il y a comme une odeur de silicone frais, c'est cheap, la sauce est aigre, le spectateur est tout sauf transporté.


Alors arrive Louise Bourgoin. Elle est magnifique. Digne des pins-up de la belle époque ! J'adore son grain de beauté sur le coté droit des lèvres. La scène du bain est juste divine de part la plastique de la donzelle. Mais bon dieu qu'elle retourne au cours Florent. Son jeu est d'une médiocrité, sa palette d'émotion tellement rachitique. Et puis sur canal elle avait au moins le mérite de presque faire rire. Dans Adèle Blanc-Sec les fausses blagues sont télescopées en veux-tu en voilà. Vague réminescence d'Indiana Jones dans le crâne de Besson, ce dernier se souvenant probablement que dans les grands classiques des films d'aventure, on aime bien faire rire le moufflet. Mais là ça retombe juste comme un soufflet (notez la rime riche). Ah oui , dans ce genre, normalement il y a aussi de bons effets spéciaux et une mise en scène dynamique où on ne s'ennuie pas un seul instant. Besson avait pourtant fait ses preuves par le passé dans ces domaines respectifs. Mais là, je sais pas, il a du choppé la courante à Miami ou confié ses effets spéciaux à Chris Dane Owens. Ou alors il s'est rappelé que désormais c'était lui le producteur et il a radiné.


J'ai une théorie sur la stratégie du gros barbu aux manettes (non pas que j'ai un problème contre les gros barbus, moi même faisant parti de cette secte). Ce dernier étant fasciné par ce qui marche au States, The French Producer s'est dit que les adaptations Marvel avaient de la gueule et rapportaient du pognon. Et là, dans sa villa à Miami, il est tombé sur la BD d'Adèle Blanc-Sec. Il a feuilleté l'album sur le trône dans ses toilettes de 30m2. D'abord rien ne s'est passé. Puis il a ouvert son frigo, et en s'enfournant une part de camembert coûteusement importé de Normandie, la révélation. L'adaptation d'une bd du vieux continent façon hollywood, la French Touch d'EuropaCorp en plus. Le camembert de tout évidence était rance.

Mr_Moustache
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le 2 nov. 2010

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