Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec par Xidius

En voyant le film, un seul constat sort : Luc Besson est un roi. De la même manière qu'un Lucas sur la prélogie, c'est un roi entouré de yes-man qui ne peuvent le remettre en cause lui ou son travail sous peine de remerciement immédiat.
Je ne vois aucune autre raison logique à un tel résultat, le script étant clairement l'un des plus nazes que j'ai vu depuis des lustres. Débutant par une introduction longuette dans laquelle absolument tout ce qui se passe est raconté par une voix off apparemment placée là pour remplacer les bulles de narration BD (Besson ne sachant probablement pas quoi faire pour suggérer tout un tas d'infos par sa mise en scène), le film devient alors une débâcle d'1h40 semblant durer 60 minutes de plus.

On y voit absolument tout et n'importe quoi, à commencer par une série de repompages sans pitié et aussi lourd qu'une armada de camion bennes, avec une scène d'énigme en Egypte à la Indiana Jones tellement passionnante qu'on devine le fonctionnement du mécanisme 2 minutes avant les persos (énigme est un bien grand mot à vrai dire).
On va se taper ensuite et durant tout le film un humour complètement has-been (Ramsès de mes 2, LOL) et durant lesquelles Besson montre qu'il adore le comique de répétition, si bien qu'il vient parfois à refaire 8 fois la même blague et à la suite ! (il prend notamment 20 minutes pour déguiser Bourgoin en pleins de persos différents dans une prison, rallonge au maximum le coup "du mec qui téléphone à un autre mec qui téléphone à un autre...")
De plus, l'interprétation est mauvaise. Louise Bourgoin est insupportable, par moment vulgaire et ne sait surtout pas jouer, comme en témoigne les quelques scènes d'émotions dans lesquelles la larme a définitivement du mal à sortir de l'oeil d'une actrice qui finit par ne plus rien en avoir à foutre, l'une de ses dernières répliques tristes étant effectuée avec un sourire affichant fièrement son grand foutage de gueule. (et on assiste aussi de sa part à un joli regard caméra inopportuné...)
Le reste du casting cabotine joyeusement dans la semoule, entre un Amalric qui apparaît vite fait bien fait et qui limite se montrerait presque convaincant à côté d'un Gilles Lelouche qui en fait des caisses et surtout mention spéciale à un Jean Paul Rouve qui rabâche le même rôle habituel de loser illuminé avec un désintérêt flagrant.

Mais là où le film termine d'enfoncer le clou, c'est sur de nombreuses séquences où Besson nous ressort les effets les plus usités du monde avec une facture visuelle datant d'il y a 10 ans. 2 bullet time d'anthologie sont au programme, dont un lors d'un match de Tennis "dramatique" qui vous coupera à coup sûr le souffle devant le grotesque hilarant de la situation pourtant censée être la clef de voute émotionnelle du film, sans oublier une chevauchée de ptérodactyle HIDEUSE et digne d'un nanar fauché tourné en Bulgarie, ou une arrivée de momies qui ne datent clairement pas de la dernière heure.
Je pourrais continuer longtemps et vous parler des "clins d'oeil" tellement gros que Besson vous colle les références explicitement en plein écran pour être sur que même le plus con de ses spectateurs comprenne et se sente cultivé (il nous refait un plan du Titanic, quand même), des incrustations de décors ratées, de nombreux dialogues affligeant de stupidité ou de l'envie de partir au bout de 10 min mais non.
Tout ce que je peux faire, c'est vous conseiller de fuir les salles à pleines jambes et de répandre la bonne parole autour de vous, qu'Adèle Blanc-Sec est un foutage de gueule digne du Arsène Lupin de Jean Paul Salomé ou des Fils du vent, que c'est un navet intégral et pété de tunes qui ne mérite ni plus ni moins que ce qu'il donne à son spectateur : mépris et non-intérêt.
Le Roi Besson est mort, vive le Roi.