Un désert sans tartare
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Le sud de la Californie, dans les années 1940. Shep, un homme visiblement soucieux de rester incognito, débarque dans un bar de Calexico/Mexicali, les villes jumelles situées de part et d'autre de la frontière américano-mexicaine. Filé par un détective privé, il pénètre dans l'arrière-salle, où se tient une partie de poker rassemblant Jim, un éleveur de chevaux, Willy, un vieux prospecteur, Johnny, un jeune cowboy naïf, et Chalk, un inconnu vaguement louche. Lorsque le privé en question, Frazee, rejoint Shep et la petite compagnie à la table de jeu, tout le monde continue à taper le carton et discuter comme si de rien n'était. Quand la conversation s'oriente vers une fantastique histoire de convoi transportant 5 millions de dollars en or enseveli par une tempête de sable dans le désert environnant il y a près d'un siècle, Johnny déclare candidement être tombé de cheval à deux reprises dans cette région, il y a peu, après avoir heurté une roue de chariot dépassant du sable. Réalisant qu'ils tiennent là l'emplacement du fameux convoi, les hommes s'engagent à monter ensemble une expédition pour retrouver le magot. Présents dans la pièce lors de la discussion, le patron du bar, Bibbs, et un musicien noir, Josh, sont priés de se joindre à la troupe pour ne pas risquer d'ébruiter l'affaire. Arrivés dans ces fameuses Walking Hills (« collines mouvantes ») éternellement façonnées et déplacées par le vent, les chercheurs d'or se mettent à creuser...
Ces prémisses assez invraisemblables débouchent sur un huis-clos à ciel ouvert rassemblant ces huit individus, rejoints par l'acolyte de Jim, l'Indien Cleve, et une jeune femme dénommée Christy, ex de Jim mais aussi de Shep. Malgré les joies de la découverte des premiers vestiges du convoi (un crâne de bœuf, un joug, un premier chariot), la tension monte rapidement : on sait d'emblée que certains personnages cachent des choses, et qu'un autre cherche à les dévoiler. Comme au poker, chacun tente de prendre la main sans abattre ses meilleures cartes : l'un répond en douce aux mystérieux signaux de lumière envoyés par héliographe depuis une montagne dans le lointain, l'autre annonce l'arrivée imminente d'une implacable tempête de sable, un troisième planque les chevaux pour empêcher toute tentative de fuite. Enfin, lorsque la nature se déchaîne et que le sable commence à s'acharner sur le campement, les motivations des uns et des autres éclatent au grand jour et l'affrontement commence...
Neuvième long-métrage dans la prolifique carrière de John Sturges, Les Aventuriers du désert est un curieux mélange de film noir, de polar et de western, tourné dans les effrayants paysages des Alabama Hills et de la Vallée de la mort en Californie. Doté d'un casting solide emmené par Randolph Scott, égal à lui-même, et complété notamment par Ella Raines (Christy), William Bishop (Shep) et John Ireland (Frazee), il laisse pourtant un sentiment mitigé, entre ennui et excitation. Rapport à sa trop courte durée sans doute (1 h 18), ou à son scénario trop alambiqué pour être vraiment captivant. Car en contrepartie, comme toujours chez Sturges, la photographie est impeccable, les paysages splendides et les scènes de bagarre (à coups de pelle !) impressionnantes.
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Créée
le 22 nov. 2017
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