De la part du réalisateur de Robin des bois, Capitaine Blood, L'Aigle des mers ou encore, dans un autre genre, Casablanca, on pouvait s'attendre à mieux que cette adaptation édulcorée des Aventures de Huckleberry Finn. Le film narre les tribulations du jeune Huck et de l'esclave noir Jim sur les bords du fleuve Mississippi, fuyant l'un un père alcoolique et violent, l'autre la justice qui le soupçonne d'être le meurtrier du garçon. Ce dernier - une bonne tête à claques comme dans 99 % des films avec des gosses - a en effet eu la bonne idée de se faire passer pour mort, obligeant ainsi son compagnon à fuir vers un état abolitionniste pour préserver l'intégrité de ses cervicales...
Au cours de leurs pérégrinations, en radeau, en canot ou en bateau à vapeur, Huck et Jim font la rencontre d'une galerie de personnages hauts en couleurs : des escrocs, un capitaine de steamboat, des orphelines, des chasseurs d'esclave, un shérif et sa femme, ou encore le directeur d'un cirque miteux et son dompteur de lions interprété par un Buster Keaton qui semble au bout du rouleau.
Délaissant l'aspect critique sociale très présent dans le livre, et qui fait sa plus grande force, Les Aventuriers du Fleuve se concentre essentiellement sur le côté factuel des aventures du gamin. Il en ressort un film, certes agréable d'un point de vue esthétique grâce à ses jolis paysages, mais dont le propos ne dépasse guère la narration.