Des airs tunisiens
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Etrange film que ces Baliseurs du désert. Il tourne autour d'un village dans lequel se passent des événements étranges, à commencer par ces jeunes hommes qui quittent brutalement leur famille et semblent condamnés à errer dans le désert. Plusieurs personnages étrangers arrivent dans le désert, écoutent les habitants mais les différentes pistes ouvertes, de manière étrange, se perdent dans le grand nulle part.
Le décor est pourtant original et évocateur. Aux marges d'un désert de sable se dresse une bourgade de brique, visiblement ancienne et à moitié en ruine. Les habitants sont analphabètes, certains cultivent la mémoire de vieilles légendes. C'est intrigant, mais l'absence de focalisation sur un personnage dont on sentirait qu'il connaît une évolution laisse perplexe. L'histoire est au fonds très statique.
Visuellement c'est assez intéressant. Il y a un travail sur les éclairages, en particulier le clair-obscur des intérieurs dans cette ville bombardée de soleil. Cela dit on sent un faible budget, et le film est un peu maladroit dans ses cadrages (trop près pour les gros plans, compositions un peu brouillonnes dans les mouvements de groupe). Il y a tout de même un joli travail, ponctuellement, sur la profondeur de champ.
Les baliseurs du désert a pour qualité d'être un film fantastique dépourvu d'orientalisme. Pour nous européens il a donc sans doute quelque chose de frustrant et de déroutant, car les trames narratives tissées se perdent en cours de route. Mais au fonds, c'est peut-être mieux ainsi.
Synopsis.
Un jeune trentenaire arabe à moustache, Abdesalem arrive par le bus au milieu du désert. Il cherche un village dont il doit devenir l'instituteur. Il trouve un homme en train de creuser le sable. L'homme a peur, revient avec un groupe qui accueille le futur instituteur dans le village. C'est une ruine au milieu d'un plateau désertique, qui fut autrefois une oasis. Le cheickh l'héberge dans la chambre de son fils parti au loin. Le Haj, un vieux, le convoque et lui parle énigmatiquement du désert. Une mère lui demande de ne pas laisser son fils rejoindre les baliseurs du désert, un groupe qui semble entraîner des jeunes gens qui ne reviennent plus.
Un enfant parle avec un certain Si Hassan, esprit qui semble hanter un puits. Il lui rapporte les bruits du village. Il est aussi question d'une malédiction qui peut toucher les enfants, et d'Assam, un homme qui cherche désespérément un trésor en creusant aux alentours du village. Pour rire, un gamin montre une pièce d'or et fait croire à tout le village que l'homme l'a enfin trouvé. Les enfants brisent tous les miroirs du village, "pour créer un jardin". Ils dessinent un soleil avec les fragments.
La grand-mère de l'enfant est malade. Il la quitte pour aller répondre à la porte, à un mendiant qui demande du pain. Quand il revient, le mendiant est parti et la grand-mère est morte : le mendiant était venu voler son âme. Si Assan, l'esprit du puits, le pousse à partir, mais il fait demi-tour. Il entend le Haj parler d'une malédiction : quand les Arabes perdirent Cordoue, le village se vit confier un coffret contenant des archives et des clés, qui fut enseveli sous un figuier, mais la promesse de le rendre ne fut jamais tenue, d'où les disparitions d'enfants.
Les habitants du village partent trois jours en pélerinage annuel. Une vieille dame apparaît et entraîne Abdessamed dans le désert. Un officier vient enquêter. Le cheikh Hedi raconte : en revenant du pélerinage, ils ont trouvé une barque. Un marin, Sindbad, leur dit qu'au bout de deux mois, la barque appartiendra au village. Ils la partagent, et dans l'euphorie, se mettent tous à creuser pour chercher le trésor, sans rien trouver. Le bus censé reprendre le policier, bredouille, ne revient pas. Avec son secrétaire, ils tentent de partir à cheval, de nuit, mais seul le secrétaire revient. L'enfant rêve de partir pour Cordoue, sans savoir où c'est.
Créée
le 1 juil. 2019
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