Les Banlieusards, c'est le cadeau d'adieu aux années 80,les années Reagan, offert par Joe Dante pour les spectateurs américains. L'atmosphere n'est pas encore pleine de poussières de la chute du mur, mais ça ne va pas tarder. Au moyen orient les ricains entrainent toujours les islamistes à flinguer du cocos (et tout ce qui ne porte pas de barbes), mais après l'Iran Gate on en est moins fier. (et ils le seront encore moins 20 ans après) C'est le dégèle quoi. Plane, toujours, cette ambiance de suspicion so typique de la guerre froide ou les voisins, surtout avec un accent de l'est, sont forcément des assassins. Ou pire des Communistes. Joe Dante, lui prend ça (forcément) à la rigolade. Lui la guerre froide, les cocos, les bons petits auto-entrepreneurs capitalistes, ça le fait marrer. Qu'attendre d'autre d'ailleurs d'un type qui a tout du look du gendre idéal mais qui se révèle une petite canaille d'anarchiste. Le mogwai c'est mignon, mais passé minuit, avec une petite goutte d'eau ça fait la révolution!
Là avec Les Banlieusards on passe de l'autre côté, des vigilantes, des milices de quartier, de l'hypocrisie du self made man qui a plus envie de glander en mattant les voisins. Les Banlieusard, c'est l'histoire des honnêtes gens qui s'ennuient, qui tirent sur tout ce qui bouge (le voisin agité de la gachette, qui dévalise les frigos à chaque fois qu'il s'incruste) ou qui aimeraient le faire (le jeune voisin qui fantasme sur la bombinette-forcement cruche- du vétéran du vietnam). Bref, Les Banlieusards c'est la société de consommation dans toute ça splendeur. Leur bonheur, factice, ils ne veulent pas le partager alors quand des étrangers s'installent dans le quartier, ils vont tout faire pour les déloger.
Vu le contexte, c'est plutot bien vue Joe Dante d'avoir voulu faire un tel film. Malheureusement, si on s'ennuie pas, c'est pas exaltant non plus. Et puis si c'est plutot sympa de revoir la Princesse Leila qui joue à la bonne petite femme au foyer, c'est difficile de supporter Tom Hanks. On se dit par contre que c'est exactement ce genre de film qu'il faudrait adapter au cinéma dans notre beau pays actuellement.
Tout ces honnêtes citoyens gentils comme tout qui, en 2007, sans doute effrayés par la liberté s'en allèrent voter par millions pour l'ordre et la sécurité. Tout sourire, ces mêmes qui prennent peur lorsqu'un clodo ou un jeune casquette rentre dans le métro, ne tente même pas de dire bonjour à leur voisin sous pretexte qu'il a une barbe.
Reagan a créé les conditions de la peur aux Etats-Unis, on en a un autre qui joue la même musique. Les américains commencent a peine a sortir du trou noir (mais dans quel état et pour aller ou?). Nous c'est à se demander si on est au moins capable de sortir des films satiriques tel que Les Banlieusards.