La Loi du marché
Article également lisible sur LeKino.com Fin des années 40. Solidement implanté aux USA, Jules Dassin n'a pas encore fui la chasse aux sorcières qui se profilait dans l'ombre du sénateur McCarthy,...
le 10 mai 2015
9 j'aime
Plusieurs années aprèsUne femme dangereusede Walsh et quelques années avant Le salaire de la peur de Clouzot, Jules Dassin tourne ce Thieves' Highway qui raconte lui aussi l’histoire de conducteurs de camions qui doivent se méfier des virages dangereux.
Bien qu’il s’agisse indéniablement d’un film de genre « séries B », que le comportement de certains personnages surprenne parfois et que le « happy end » soit un peu négligemment amené, Thieves' Highway tient la route – osons le jeu de mots, grâce principalement à un scénario bien ficelé, mais aussi à une fluidité très appréciable, une belle peinture du monde des Halles, des personnages secondaires globalement bien explorés dont Rica - Valentina Cortese - au double rôle assez intéressant.
Dans ce monde des Halles, avec son grossiste mafieux et ses hommes (et sa femme !) de main, ses transporteurs prêts à tout pour de l’argent (quitte à tromper son partenaire ou à le conduire indirectement à la mort) et les clients dont les vertueuses valeurs disparaissent aussitôt qu’ils voient l’ombre d’une bonne affaire, l’amoralité frappe : le dollar y est roi et l’on peut tuer, voler, corrompre ou encore mentir sans le moindre scrupule. Un grand cynisme y sévit, dans ce microcosme régit par la loi du plus fort.
Or, au fil des vols, manipulations, morts et meurtres, les intérêts personnels s’estompent et les personnages retrouvent progressivement une apparence humaine, comme par miracle, s’entraidant désormais, faisant preuve de solidarité et de compréhension mutuelle, si bien que le film se découpe en deux parties qu’on pourrait politiser : la première montrant une vision sauvage du capitalisme (individualisme et intérêts économiques), la deuxième ayant une approche plus communiste (partage du capital et de biens, solidarité des travailleurs, idéal de justice) – n’oublions pas que Jules Dassin est un ancien membre du PC, ce qu’il l’a conduit à être inscrit sur la liste noire de Hollywood et à quitter les E.U.
Un film plaisant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 4 oct. 2022
Critique lue 19 fois
D'autres avis sur Les Bas-fonds de Frisco
Article également lisible sur LeKino.com Fin des années 40. Solidement implanté aux USA, Jules Dassin n'a pas encore fui la chasse aux sorcières qui se profilait dans l'ombre du sénateur McCarthy,...
le 10 mai 2015
9 j'aime
Si on m'avait dit un jour qu'une histoire de pommes me scotcherait autant devant mon petit écran... Parce que c'est vrai que sur papier, à priori, "Thieves Highway" n'est pas particulièrement...
Par
le 19 nov. 2013
4 j'aime
Très joli film noir que ces bas fonds de Frisco, on ne s'ennuie pas une seconde, les personnages sont tous utiles et moteurs du récit, ce qui fait qu'on se sent dès le début impliqué dans le...
Par
le 8 juin 2014
3 j'aime
Du même critique
Reconnaissons d'abord le mérite de Luca Guadagnino qui réussit à créer une ambiance - ce qui n'est pas aussi aisé qu'il ne le paraît - faite de nonchalance estivale, de moiteur sensuelle des corps et...
Par
le 17 janv. 2018
30 j'aime
1
Comédie romantique de ciné indé, au ton décalé, assez girly, un peu cheesy, pour grands enfants plutôt que pour adultes, bien américaine, séduisante grâce à ses acteurs (Saoirse Ronan est très...
Par
le 18 janv. 2018
26 j'aime
2
Pedro Costa soulève l'éternel débat artistique opposant les précurseurs de la forme pure, esthètes radicaux comme purent l'être à titre d'exemple Mallarmé en poésie, Mondrian en peinture, Schönberg...
Par
le 25 mars 2020
11 j'aime
11