Avec « Les Beaux jours », on plonge dans une histoire simple. Si l’on ne peut faire référence au film de Claude Sautet, on se trouve ici toutefois submergé de la même manière par cette sensibilité et sous le charme d’une indéniable délicatesse. Tout se joue autour de Caroline, une femme mure frappée de plein fouet par une mise en retraite professionnelle, et par là même de la vie, forcée. Caroline est interprêtée par Fanny Ardant, incandescente, passionnelle, détachée de tous artifices superficiels qui viendraient masquer sa beauté brute. Elle est une héroïne digne d’une chanson de Barbara, une chanson d’amour. Elle va vivre aux « sables mouvants des amours condamnées » une folle passion avec Julien, ce presque quadra, un peu largué, bohème, « le printemps de ses hivers ». C’est cette histoire que Marion Vernoux et Fanny Chesnel nous font vivre ! Par petites touches, mais non sans une grande maîtrise, la réalisatrice signe là l’un des films les plus romantiques, dans le sens noble du terme, de ces dernières années. Une histoire simple je disais, oui, mais profondément bienveillante et attachante. Il y avait pourtant tout à craindre au début, avec ce bouquet de poncifs autour de la vieillesse, c’était en fait pour mieux amorcer le revirement de situation. Car il n’y a pas que des chabadabada dans « Les beaux jours », il y a aussi de l’humain avec tout un petit univers qui gravite autour de ce couple lumineux. Un mari défaitiste (adorable Patrick Chesnais !), les résidents (quelle joie de retrouver des acteurs un peu perdus de vue comme Stevenin, Conttençon, Catherine Lachens ou Marie Rivière) et en toile de fond la région de Calais/Dunkerque avec ses paysages mélancoliques et industriels, à la poésie une peu cafardeuse. Cette presque « vie recommencée » de Caroline qui nous est donnée, n’est pas prête de nous abandonner et longtemps on repensera à elle et son jeune amant, à leurs contrastes, à leur douce folie. Dans nos cœurs, on sait que toujours « le vent les portera ».

Créée

le 12 sept. 2014

Critique lue 296 fois

2 j'aime

2 commentaires

Fritz Langueur

Écrit par

Critique lue 296 fois

2
2

D'autres avis sur Les Beaux Jours

Les Beaux Jours
eloch
7

" On est restés indépendants, moi et Fanny Ardant "

Se plier à la règle qui voudrait qu'à la retraire on consacre du temps aux autres ou encore rentrer dans le moule d'un "club" (dont les membres la surprendront bien vite) au nom évocateur aussi bien...

le 19 juin 2013

23 j'aime

5

Les Beaux Jours
Kalimera
8

Critique de Les Beaux Jours par Kalimera

C'est un beau film. Pas d'angélisme: une relation avec un beau mec à l'oeil de velours de 20 ans de moins que toi, c'est sûr ça peut pas le faire très longtemps. Mais on s'en fout, Fanny Ardent est...

le 16 déc. 2013

19 j'aime

7

Les Beaux Jours
Gand-Alf
6

Le vent nous portera.

Dans "Les beaux jours", le nouveau film de Marion Vernoux adapté d'un roman de Fanny Chesnel par l'auteur elle-même, vous verrez absolument tous les clichés sur l'adultère, sur la liaison forcément...

le 1 juil. 2014

11 j'aime

2

Du même critique

Ni juge, ni soumise
Fritz_Langueur
8

On ne juge pas un crapaud à le voir sauter !

Ce n'est pas sans un certain plaisir que l'on retrouve le juge d'instruction Anne Gruwez qui a déjà fait l'objet d'un reportage pour l'émission Strip-tease en 2011. Sept ans après, ce juge totalement...

le 12 févr. 2018

59 j'aime

7

120 battements par minute
Fritz_Langueur
10

Sean, Nathan, Sophie et les autres...

Qu’il est difficile d’appréhender un avis sur une œuvre dont la fiction se mêle aux souvenirs de mon propre vécu, où une situation, quelques mots ou bien encore des personnages semblent tout droit...

le 24 août 2017

56 j'aime

10

Tale of Tales
Fritz_Langueur
9

La princesse aux petites poisses...

Indiscutablement « Tale of tales » sera le film le plus controversé de l’année 2015, accueil mitigé a Cannes, critique divisée et premiers ressentis de spectateurs contrastés. Me moquant éperdument...

le 3 juil. 2015

48 j'aime

11