On nous apprend au début que l’Islande a le taux de criminalité par habitant le plus élevé du monde développé. Ainsi que celui du suicide des adolescents.

En toile de fond, le film contient une critique sociale sur l'impact du manque d'attention parentale sur les jeunes. Les parents sont les premiers modèles et les principaux mentors de leurs enfants : S’ils ne sont pas présents, ou s’ils le sont mais de manière toxique, comment pouvons-nous nous attendre à ce que les enfants se développent de manière à accepter, comprendre et apprendre à aimer les transitions et les étapes qu’ils traversent ?

O assiste donc à un parcours initiatique d'un groupe de garçons aux familles pour la plupart dysfonctionnelles, qui à travers la violence envers les autres et leur union indissoluble les uns avec les autres, errent à travers la vie et leur société, à la recherche d'eux-mêmes

La violence au sein de la masculinité toxique est ici traitée assez frontalement car c’est bien à l’'adolescence, c'est-à-dire au moment où devrait commencer à se développer des compétences en résolution de conflits, ou elle se cristallise.

Cependant le réalisateur sait habilement mêler tendresse et brutalité, se montrant parfois émouvant dans sa présentation d'événements durs, mais laissant aussi la place à d’autres sentiments comme d’amitié, d'affection et de douceur.

C’est un film difficile à regarder qui comporte des moments déchirants et cruels tout en offrant des répits d’humour et de tendresse cathartique.

Beautiful Beings poursuit la tendance croissante des regards plus honnêtes et donc souvent plus sombres sur le récit du passage à l'âge adulte. Il faut dire que ce film dépeint et aborde la pauvreté sociale, la cruauté des adolescents, la violence, l'automutilation, la sexualité des adolescents, la maladie mentale, la consommation de drogue et même le viol avec une honnêteté brutale. Et c'est un film plus parfait après avoir décrit ces réalités avec honnêteté.

On notera une bonne photographie, une mise en scène efficace et dynamique. Et tout le casting est formidable.

HenriMesquidaJr
8
Écrit par

Créée

le 17 sept. 2024

Critique lue 90 fois

3 j'aime

HENRI MESQUIDA

Écrit par

Critique lue 90 fois

3

D'autres avis sur Les Belles Créatures

Les Belles Créatures
Noel_Astoc
7

Été violent

Passées les vingt premières minutes, le film de de Gudmundur Arnar Gudmundsson surprend par sa façon de raconter la jeunesse islandaise paumée et prise en étau entre la violence et l’absence de...

le 7 mars 2023

5 j'aime

Les Belles Créatures
Aymericdt
10

Cinglant

Cinglant. Dans la région de Höfuðborgarsvæðið, qui concentre deux tiers de la population islandaise, la croissance démographique et l’élargissement urbain créent les mêmes incivilités et les mêmes...

le 22 déc. 2022

4 j'aime

Les Belles Créatures
HenriMesquidaJr
8

Critique de Les Belles Créatures par HENRI MESQUIDA

On nous apprend au début que l’Islande a le taux de criminalité par habitant le plus élevé du monde développé. Ainsi que celui du suicide des adolescents.En toile de fond, le film contient une...

le 17 sept. 2024

3 j'aime

Du même critique

Jonas
HenriMesquidaJr
8

Critique de Jonas par HENRI MESQUIDA

Magnifique premier film d'un jeune réalisateur ultra talentueux et plein d'avenir. Je l'ai vu en avant première, les acteurs sont tous formidables et bien dirigés, le scénario est malin et tient en...

le 16 sept. 2018

10 j'aime

L'Œuvre au noir
HenriMesquidaJr
9

Critique de L'Œuvre au noir par HENRI MESQUIDA

Pour commencer, si vous avez l'intention de lire ce roman et que vos connaissances historiques sont faibles, il va vous falloir réviser. Je pense très sincèrement qu'il est indispensable de bien...

le 12 mars 2017

10 j'aime

2

Werewolf
HenriMesquidaJr
8

Critique de Werewolf par HENRI MESQUIDA

Attention pas de loup garou dans ce film qui n'est pas non plus un film d'horeur mais un drame psychologique. Nous sommes en 1945. La guerre vient de se terminer mais les premières semaines de paix...

le 2 oct. 2019

9 j'aime