Le film a été tourné en 1957. Vu aujourd'hui, il apparaît comme une curiosité. Il a pour lui une brillante distribution, les 3 personnages principaux étant interprétés par 3 stars internationales : Brigitte Bardot (à 23 ans, donc ravissante, etc.), Stephen Boyd (le rival de Charlton Heston dans la célèbre course de chars de Ben-Hur), Alida Valli (Le Troisième homme, Senso, Les Yeux sans visage) ; pour lui aussi, le joli titre, voire l'intrigue, du roman dont il est adapté. Et contre lui, pratiquement tout le reste : l'adaptation justement, les dialogues, la mise en scène, photographie, lumière, montage, bande-son...
Cela donne un attendrissant et hilarant nanar, presque (mais pas tout à fait) sauvé par Bardot, parce qu'elle est quasiment de toutes les scènes et qu'elle s'y donne à plein, tour à tour naïve, charmante, drôle, mutine, tendre, amoureuse, désarmante... et pour autant, assez peu crédible en jeune fille pure et vierge débarquant tout juste d'un très strict collège de bonnes soeurs :)
On la voit : courir et grimper dans un arbre pour échapper aux assiduités de son satyre d'oncle ; toréer bravement une vachette dans l'arène pendant trois, quatre minutes (alors qu'on nous a dit un moment avant que les vachettes étaient plus dangereuse que les taureaux parce qu'elles chargeaient yeux ouverts) ; en venir aux mains avec son amoureux (Stephen Boyd), parce que, n'ayant pas mangé depuis deux jours, il veut tuer le petit cochon noir qui les accompagne dans leur fuite et qu'elle s'y oppose absolument, etc.
Le sommet comico-nanaresque du film est probablement atteint lorsque les deux fugitifs (Bardot et Boyd) arrivent, après avoir longé une falaise rocheuse, devant une rivière supposée torrentueuse et intraversable (en tout cas, c'est ce que les forces de police lancées à leur poursuite diront un peu plus tard). Les deux amants sont à pied, avec un âne qui a des paniers sur le dos (et le petit cochon noir dans un des paniers) ; lui est prêt à renoncer, mais elle (Bardot) s'y refuse ("Il faut traverser, on y arrivera", dit-elle sur le ton mi enfantin, mi boudeur de ses 23 ans) ; elle tire l'âne dans la rivière, puis se jette à l'eau, tandis que Boyd force l'animal à avancer plus avant en lui tapant avec une badine sur le postérieur à coups redoublés (tout ça montré à l'écran, sans la moindre ellipse) et voilà les 4 fugitifs (Bardot, Boyd, l'âne et le petit cochon noir) qui remontent à la nage le cours d'eau prétendument torrentueux, afin d'échapper à la police... et on les retrouve un peu plus loin tous les quatre sains et saufs (mais affamés).
Bref, l'histoire est si maladroitement racontée, dialoguée et réalisée que, malgré la cocasserie (souvent involontaire) des situations, elle semble interminable.

Fleming
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le 15 sept. 2015

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