90's Style.
White Men Can't Jump est l'exemple type du bon petit film sans prétentions. A priori à destination d'un public plutôt ciblé, puisque c'est avant tout un film sur le basket, il satisfera en réalité...
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le 23 nov. 2013
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Déjà, il y a Woody Harrelson, et allez pas me demander pourquoi, mais dés qu'il y a Woody dans un film, j'ai un sourire jusqu'aux oreilles. Ensuite, il y a Wesley Snipes dans un de ses meilleurs rôle, sans déconner. Ensuite, ça parle de basket ball, et plus particulièrement de la manière dont ça se joue sur les playgrounds, et je suis un gros fanatique de basket ball.
Quand j'étais ado, je passais une bonne partie de mon temps à jouer au basket, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige (bon, peut-être pas qu'il neige), et forcément à l'époque, tu passais une bonne partie de ton temps à balancer les répliques de ce film à tes adversaires. Tu mettais un panier à la reverse en passant deux adversaires sous l'anneau, et tu leur sortais "un jour, Michael Jordan est venu sur ce terrain. Je l'ai enfoncé. Il m'a dit: toi, tu es le plus pro des amateurs". Tu pouvais remplacer Jordan par Larry Bird, ou Reggie Miller quand tu leur plantais un trois point des familles sous leur gros nez apathique pour le même effet: un bel éclat de rire (parfois un peu jaune). La moitié du basket de rue, ça consiste à chambrer tes adversaires, à leur faire péter un câble, à les déstabiliser, à leur foutre la honte, et à te la péter grave. Le basket de rue, ça ressemble presque à du catch par moment. Pas tant que tu mets des coups de la corde à linge à tes adversaires, mais que tu joues les heels ou les faces, selon ton humeur. Il y a un art de la mise en scène dans cette activité sportive.
C'est donc pas franchement étonnant que tout ce coté spectacle, et concours d'égo soit si cinématographique. Ron Shelton le réalisateur et scénariste connaît bien le jeu, et s'y entend pour le filmer avec un sacré sens du rythme, sans jamais être ennuyeux. Là ou le film est malin, c'est que ce sont les dialogues, assez amusants, qui donnent le rythme aux différentes parties qui émaillent le métrage, si bien que le rythme du jeu, et de la comédie se revoie la balle si je puis dire.
Pourtant, White Men Can't Jump est bien plus qu'un simple film sur le basket (même s'il est sans doute l'un des meilleurs film sur ce sport qui ait été réalisé si vous me demandez mon avis). C'est surtout un film fait d'amitié, et de trahison, et d'amitié à nouveau, et d'amour, et de déception amoureuse, et à nouveau de trahison, de victoires, de défaites, de dépassement de soi .
Le film doit énormément à ses trois acteurs principaux. D'abord, grâce à l'incroyable alchimie qui opère entre Snipes et Harrelson. Les deux acteurs incarnent avec un plaisir communicatif ces deux arnaqueurs professionnels décidant de s'associer afin de plumer les joueurs de la région. Leurs interactions sont drôles, et le film n'est pas sans rappeler un autre film d'arnaqueurs, The Sting, avec Newman et Redford, même si sans doute pas du même niveau, mais c'est la même mécanique d'échange entre les personnages qui est mise en place. Bref, le duo fonctionne à merveille.
Le film doit aussi beaucoup à Rosie Perez qui incarne la petite amie de Woody dont l'obsession est de participer à Jeopardy, et qui renvoie à l'obsession de Hoyle pour les paris. La relation entre le jeune Harrelson et Perez fonctionnant également à merveille.
White Men Can't Jump est donc un petit classique des films de sport des années 90, une comédie de type Buddy movie assez réussie, et un film plutôt sympa dans la catégorie film d'arnaque. Bien rythmé, et assez amusant tout du long, même si il y a un petit essoufflement à un moment, et que le film aurait gagné à faire 15 minutes de moins.
Une fois tout ceci dit, je n'irais pas jusqu'à dire comme Stanley Kubrick que c'est un de mes films préféré (écarquillez pas les yeux les copains, c'est véridique), et peut-être que je surcote un peu ce film, mais je crois réellement que c'est un petit classique de son époque et de son genre, et puis j'ai trop de bons souvenirs qui lui sont associés pour être tout à fait objectif.
Donc, si après avoir été faire un petit basket-ball entre copains, vous avez besoin de reprendre un peu votre souffle, pourquoi ne pas regarder Sidney Dean, et Billy Hoyle enfiler les vannes aussi vite qu'ils enfilent les paniers? Je suis sûr que vous passerez un bon petit moment au minimum.
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Créée
le 1 août 2017
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le 23 nov. 2013
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Ce qui est dommage avec Les blancs savent pas (danser) sauter c'est qu'il faut apprécier un minimum le basket pour accrocher totalement au film, à mon sens. Il est fort bien fichu et distribue...
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