Quand j’avais commencé à écrire des critiques pour le net, cela se résumait à un simple paragraphe qui survolait au possible le film analysé. Puis, depuis que je me suis attaqué au film d’animation Les Indestructibles (le 12 août 2012), le petit avis a évolué en véritable plaidoyer (sans vouloir avoir la grosse tête) pouvant parfois atteindre une taille que je ne pensais jamais atteindre (dépasser les 8 000 caractères sur Word). Si je vous raconte ma vie, c’est juste pour vous prévenir que la critique des Bleus sera un véritable retour en arrière, étant donné que je n’ai quasiment pas grand-chose à dire de ce long-métrage certes sympathique dans l’ensemble mais au combien anecdotique.
Rien que pour présenter le projet, cela va être rapide à faire. Les Bleus est le pré-Ghostbusters pour le trio Ivan Reitman/Bill Murray/Harold Ramis (Dan Aykroyd ne faisant pas encore partie de l’équipe) qui ont voulu se faire un petit délire entre potes, en faisant une série de sketchs prenant place dans une caserne militaire. Bref, une sorte de Bidasses en folie made in USA en un peu plus « trash » (on a droit à quelques allusions sexuelles) qui ne se prend nullement au sérieux au point de ne pas avoir de véritable film scénaristique si ce n’est le synopsis de base. Pas besoin de mise en scène sophistiquée, d’envolées au niveau du montage ou bien d’effets spéciaux grandioses car ce n’est clairement pas le principal intérêt d’un tel projet. Juste un plaisir de ses instigateurs qu’ils veulent partager au public. Parfois, cela fait rire aux larmes. Sinon, cela fait pitié (n’ayons pas peur des mots !). Dans quelle catégorie se place donc Les Bleus ? Tout simplement au milieu de tout cela.
Et c’est là le gros problème de ce film. D’une part, il parviendra à provoquer l’hilarité chez le spectateur en proposant des gags potaches pour amuser la galerie qui font mouche. En même temps, se moquer de l’armée à toujours fait son petit effet, surtout quand on reprend presque la mythique scène des dortoirs de Full Metal Jacket ou encore quand on livre des soldats manœuvrant de manière bien délirante, avec au passage « Vous, les copains, je ne vous oublierai jamais ». Sans compter que les comédiens s’en donnent à cœur joie et cela fait plaisir à voir. Mais de l’autre, à ne pas avoir de fil conducteur plausible, le long-métrage finit par tourner en rond au point de balancer au public des séquences n’ayant plus rien à voir avec le reste (les guérilleros, le bar avec le combat dans la boue, le final en Europe…), perdant en efficacité comique et brisant le rythme de l’ensemble. Si cela ne concernait que quelques minutes du film, on pourrait faire l’impasse dessus. Mais là, vu que ça touche une bonne moitié du long-métrage, cela en devient pompeux et ennuyeux.
Voilà ce qu’il faut retenir des Bleus : une petite comédie américaine sans prétention qui arrive à faire rire autant qu’elle ennuie. Sympathique sur le moment, vous passerez aussitôt à autre chose après son visionnage. Une conclusion courte et directe pour cette critique, j’en conviens, mais vu ce que je disais dans le premier paragraphe, Les Bleus n’est pas assez riche pour que l’on prenne la peine de s’attarder dessus.