C'est du Fritz Lang et c'est techniquement impeccable. C'est du côté du scénario que le film a deux gros problèmes, le premier, de taille, est l'accumulation d'invraisemblances en tous genres (principalement dans le dernier tiers du film où on se demande malgré la gravité du sujet si on est pas en train de regarder une pochade), le second c'est l'absence de toute profondeur psychologique chez les personnages qui agissent comme des pantins déshumanisés (je ne parle pas des nazis mais bien des tchèques). Ajoutons y quelques lourdeurs (la façon dont on piège le traître qui comprend l'allemand) et on conclura vite qu'on est très loin du chef d'œuvre clamé par certains. Tant d'incohérences et de facilités de scénario peuvent surprendre (sauf quand on refuse de les voir), ils s'expliquent néanmoins par le contexte (on est en 1943) mais surtout par la participation de Brecht au scénario qui y a transposé ici certaines de ses théories sur le théâtre qui voudraient que l'identification aux personnages parasite la réflexion ou que le message prime sur la vraisemblance. Ça laisse pantois parce qu'un tel sujet méritait autre chose.