Les Brasiers de la Colère est un drame contemplatif de Scott Cooper, très attendu après son Crazy Heart. Il nous amène dans l'Amérique rurale et pauvre, où il n'y a pas d'autre option que la résilience. C'est une histoire simple, poignante et trop vraisemblable pour surprendre. C'est celle de Russell Baze, ouvrier et type ordinaire, piégé et sombrant tranquillement.
Endetté, préoccupé par le sort délicat des siens, malmené par de nouveaux événements, il découvre la dimension douloureuse de cette fatalité qui nous porte tous. Malmené mais pas plus otage que les autres, il a l'opportunité et les ressources pour orienter son karma. Il faut juste en payer le prix, puis éventuellement allez vers des choix radicaux. C'est ce qu'il va faire en laissant, sans s'emballer, son énergie instinctive décider.
Cette conscience de la fatalité, ajustée par les hommes, se traduit dans la mise en scène par une temporalité elliptique voir relative. Cooper filme un destin ; et un destin n'est pas défini par séquences, il enveloppe toute la réalité d'un individu par-delà ses frontières sensibles. Très beau film sur la violence comme partie de l'équilibre pour chaque homme.
Beau casting aussi, qui fait ressembler Les Brasiers de la Colère à ces films chorals tant chacun apporte une contribution, non pas nécessaire, mais précise et profonde. Du côté des acteurs principaux, Christian Bale opère une énième transformation physique tandis que Woody Harrelson apparaît en cul-terreux hargneux ; voilà le Mickey de Tueurs nés après l'euphorie et dans sa version IRL.
https://zogarok.wordpress.com/2014/02/16/sorties-du-moment-1-2/