Machine et Machin annoncent leur séparation au coin d'un feu de camp à leurs potes quand, soudain, un type insupportable joué par le sidekick des derniers "Spider-Man" réalise qu'il n'y a plus d'alcool.

Ni une, ni deux, le petit groupe file fouiller la maison louée pour le weekend et découvre que le sous-sol s'apparente à un débarras oublié des époux Warren des "Conjuring". Parmi tous les trucs louches attirant bien l'oeil, Machine (qui est l'héroïne vu qu'elle a plus parlé que les autres) jette son dévolu sur la boîte d'un ancien jeu de tarots avec un bon gros pentacle dessus et, dans la foulée, décide logiquement de l'utiliser pour lire l'avenir de ses camarades.

Comme sans une bonne vieille malédiction, le futur de chacun n'aurait aucun intérêt (personne n'a pris le temps de nous les présenter et, à vrai dire, on n'a pas vraiment envie de les connaître), tous vont se retrouver les potentielles victimes des cartes tirées.

Et nous de ce film, t.très sérieux candidat au pire truc ayant déboulé sur grand écran en 2024.

Après cette exposition magique où rien ne va, jusqu'à l'affichage du titre sorti de nulle part (si le monteur de ce truc a été payé, respect, c'est le plus grand escroc de la planète), le sort en est effectivement jeté, plus ne rien pourra rattraper la calamité d'épouvante qui se déroule devant nos yeux éberlués, voire même fascinés par un film qui ne cherche à aucun moment à se rendre un minimum vraisemblable en expédiant absolument tout ce qu'il peut présenter pour se faire. Le plus innocent des spectateurs pourra peut-être encore espérer que "Les Cartes du Mal" sacrifie de façon catastrophique son peu de substance narrative -et de sens- au profit de prochaines exécutions magistrales menées sous l'égide des créatures de ses tarots mais même la plus alcoolique des voyantes n'oserait pas lui mentir sur ce point !

La platitude sidérante des deux premiers meurtres, incapables de mettre en valeur leurs bourreaux surnaturels (d'ailleurs parfaitement oubliables par leurs apparences des plus clichées) et enchaînés à la vitesse à l'éclair (une rapide scène de groupe pour pleurer la victime avec qui on n'avait pas la moindre attache et zou, on passe à la suivante), annihilera vite la moindre once d'optimisme devant ce dépotoir horrifico-divinatoire, se prenant même les pieds dans le tapis pour tirer profit du petit discours de destinée à prendre en main pourtant déjà mis en avant par cinq épisodes de "Destination Finale" !

Le reste se résumera au plus incroyable minimum syndical que l'on ait pu assister en la matière depuis un moment, où la fainéantise scénaristique transpirera à grosses gouttes par tous les pores de ce jeu de cartes abrutissant avec, bien évidemment, un personnage-coup de baguette magique chargé d'expliquer l'historique du phénomène aux ânes ciblés, une mythologie au ras des pâquerettes (où le grand vilain esprit à combattre s'appelle "The Astrologer", oui) et une résolution tout ce qu'il y a de plus banale qui, de surcroît, prend le temps dans ses dernières minutes de jouer avec les nerfs de son audience sur sa possibilité de laisser une porte entrouverte à une suite ("Mais non !! MAIS NON !!!" crieront dans un dernier râle les spectateurs ayant survécu jusque-là).

Entre, on sentira bien que "Les Cartes du Mal" tente de jouer sa carte maîtresse avec la confrontation à son Fou (parce que opposé à l'acteur le plus "connu" de sa clique) mais pas de bol, ce n'en sera qu'une démonstration de son je-m'en-foutisme encore plus sidérante que tout ce qui a précédé. Dans ce bourbier, on serait peut-être presque tenté de sauver la séquence du Magicien, la moins mauvaise disons, mais le comportement totalement absurde de sa victime (aller se cacher dans une malle alors que l'on affronte un truc qui s'appelle le Magicien... on n'a plus les mots à ce stade) achèvera de nous faire avoir la moindre once de magnanimité à l'égard d'un machin qui n'en mérite définitivement aucune.

Bref, un jeu de tarots sans le moindre atout, un comble ! Seul tour de magie notable à signaler avec ces cartes: avoir fait pire que "Night Swim" ou "Imaginary" dans les produits médiocres d'épouvante sortis en 2024. On ne pense pas qu'il y aura plus mauvais dans le genre cette année mais sait-on jamais...

RedArrow
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le 6 mai 2024

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