Comparé aux autres grands westerns de John Ford, les Cavaliers peut apparaitre comme une relative déception. Ford semble souvent subir le scénario dont les multiples épisodes nuisent un peu à la cohésion dramatique du récit. Mais comme je le dis, c'est une déception légère et toute relative, un Ford reste un Ford !
9 ans après Rio Grande qui clôturait sa trilogie sur la cavalerie, John Ford revenait dans l'univers militaire, de la bannière étoilée et du son du clairon. Après cette trilogie, on pensait qu'il avait fait le tour de la question, mais l'inspiration reprend du service si j'ose dire, et John Wayne avec lui. Ford fait encore une peinture à la fois épique et réaliste de la vie militaire, à travers l'opposition de 2 officiers incarnés superbement par Wayne et William Holden ; la personnalité du réalisateur transpire à plusieurs reprises, il décrit amèrement les affres et la folie de cette guerre de Sécession qui fit des ravages en opposant les Américains entre eux.
S'il est certain que les Cavaliers n'a pas le lyrisme et la tendresse qui rendent inoubliable la Charge héroïque, ou le panache épique de Rio Grande, il n'en possède pas moins force et vitalité. On sent que le vieux lion d'Hollywood ne peut choisir entre Nordistes et Sudistes, tous deux étant chers à son coeur.
Les critiques de l'époque avaient pointé du doigt le rôle tenu par Constance Towers, soulignant que le film souffrait de ne pas posséder un de ces splendides personnages féminins dont la présence a toujours été la marque des chefs-d'oeuvre de John Ford ; je ne suis qu'à moitié d'accord avec cette assertion, car cette actrice peu connue s'en sort pas si mal, et il faut croire que Ford en fut satisfait puisqu'il l'a réutilisa dans son western suivant, le Sergent noir.