Concept apparu dans les années 70 avec l'explosion du cinéma porno, les snuff movies (films montrant de réels meurtres, tortures et/ou viols), a longtemps été catégorisé dans la case des légendes urbaines. "Hardcore" de Paul Schrader est le premier film grand public a y faire mention en 1978. Puis à la fin des années 90 une vague de thrillers sous l'impulsion de "8mm" de Joel Schumacher, vont relancer sa légende.
Le mythe va sans discussion devenir réalité avec l'explosion des réseaux sociaux et du terrorisme. Ainsi les vidéos de tortures dévoilées par la justice américaine dans le scandale du camp de Guantanamo, relèvent de toutes évidences des snuff movies, tout comme ceux filmé sous couvert d'expérimentations scientifiques par les nazis sur les juifs dans les camps, même si on est loin de l'image d'Epinal de films secrets circulant sous le manteau dans des milieux obscures et malsains truffés des pervers.
"Les chambre rouges" reprend cependant le mythe dans son approche la plus fascinante et mythique dans un scénario à procès. Ce n'était pas l'idée de départ du premier scénario qui était plus focalisé sur l'attirance du personnage de Clémentine envers le meurtrier. Ce personnage est devenu secondaire au fil des réécritures, pour laisser place au personnage mystérieux de Kelly-Anne. C'est elle qui maintiens le suspens tout au long du film : Que fait-elle là ? Sait-elle quelque chose ?...
Un film très bien construit, mais qui, au final, posera plus de questions, que ne donnera de réponses... Notamment sur l'organisation criminel caché derrière le réseau, qui relance encore le mythe creepy des snuff movies.