Et encore, et encore, et...

Je ne compte plus. Non, je ne compte plus combien de fois j'ai vu ce film. Et il n'y a pas de mots (ou presque) pour décrire l'effet qu'il me fait, et ce à chaque visionnage.
Déjà, il y a l'acteur principal. Non, pas Louis Garrel, j'y viendrai plus tard. Pour moi, l'acteur principal de ces Chansons d'amour, c'est celui qui les a composées. Oui, Alex Beaupain, magnifique parolier qui fait d’ailleurs une courte apparition durant laquelle il chante divinement son Brooklyn Bridge, annonce de la tragédie. Ses chansons content les sentiments des personnages d'Honoré, elles sont justes, elles sont belles et elles résonnent dans la tête même une fois l'écran éteint. Elles font valser mon petit cœur comme une poupée de chiffon. Encore et encore.
Et puis les acteurs... Ludivine Sagnier, une Julie amoureuse, face au mur, face au bilan, prête à tout pour sauver les meubles dans son couple avec Ismael, interprété par Louis Garrel. Elle se bat, elle accepte et puis elle désespère, avant de tirer sa révérence soudainement, sans aucune réponse, sans aucune explication. Ismael, lui, reste démuni, seul face à son chagrin qu'il noie dans l'alcool par moment, tentant d'éponger les larmes (et sa désorientation sentimentale) à coup de curry d'agneau et de vodka. Sans oublier Clotilde Hesme, une Alice tantôt forte et pétillante, tantôt triste et abattue, cherchant sans cesse à se faire une place dans le couple de Julie et de Ismael.
Les Chansons d'amour donc, une histoire d'amour et de deuil, splendidement réalisée par Christophe Honoré et portée par les chansons d'Alex Beaupain, qui ne laisse pas indifférent. Car selon moi, la prouesse d'Honoré et des comédiens sur ce film, c'est de proposer de parler d'amour sans tomber dans le niais, sans dégouliner de bons sentiments, mais avec la dureté et la beauté de la réalité, de proposer de parler du deuil et de la renaissance après lui sans verser dans le pathétique et le larmoyant. A voir sans hésitation, et sans modération.