Les chasses du comte Zaroff (ou La chasse du comte Zaroff, le film étant connu sous ces deux noms francophiles) est certainement l'un des premiers (sinon le premier) survival de l'histoire du cinéma. L'oeuvre est très courte ce qui lui permet d'aller rapidement à l'essentiel.
Pourtant, le film met un peu le temps à se mettre en place. On a la présentation de notre personnage principal qui est le seul survivant du naufrage du yacht sur lequel il se trouvait. On a juste le temps de découvrir qu'il est un chasseur expérimenté que le cinéaste annonce par une question d'un autre membre à bord du navire ce qu'éprouverait notre homme s'il était à la place de la proie.
Arrivée ensuite du personnage et découverte du méchant de l'histoire, le comte Zaroff, Russe exilé sur cette petite ile qui lui appartient. Les deux autres caractères sont un homme et une femme dont on se doute qu'une idylle, même si on ne la verra pas à l'écran, naitra entre la jeune femme et le chasseur. Les événements s'enchainent par la suite.
Le film est sans conteste beaucoup plus intéressant dans sa seconde moitié puisqu'on est dans la chasse elle-même, entre le comte et les deux personnages. Le frère de la jeune femme ayant été rapidement éliminé par Zaroff, au cours d'une partie de chasse précédente.
Cette deuxième partie est évidemment celle du survival, où la proie va connaître la peur de la traque. Même si le cinéaste ne s'intéresse pas trop à l'aspect psychologique, on a droit à l'une ou l'autre remarques sur ce point. C'est la chasse elle-même qui est intéressante. Elle est remplie de rythme et nos deux personnages vont tout tenter pour s'en sortir face à Zaroff. Il y a une superbe utilisation du noir et blanc par instants par les deux cinéastes (car il ne faut pas oublier que Schoedsack a réalisé ce film avec Irving Pichel). Il y a un peu de suspense, mais on est réellement captivé par cette deuxième partie.
En plus, le film n'a pas réellement vieilli (ce qui n'était pas le cas avec King Kong et l'énorme gorille). Les chasses du comte Zaroff demeure une oeuvre intéressante, faisant la part belle à l'action et l'aventure, mais sans omettre de temps à autre une touche de réflexion.