Les châtaignes et les glands est un court-métrage de presque 30 minutes qui sent la participation à l'effort de guerre. Une sorte de chronique initiatique où un orphelin de la ville fraîchement débarqué à la campagne refuse de participer aux jeux de ses camarades par peur de se blesser. Son père-adoptif va donc essayer d'en faire un garçon digne de ce nom, une manière de dire qu'un vrai Japonais se doit d'être courageux, d'aimer se battre et doit prendre goût aux risques (ici affronter un camarade plus âgé, traverser une rivière sur une planche ou grimper dans un arbre). Et pour cela, rien de tel qu'une éducation à la dure donc.
Fort heureusement, derrière le discours édifiant, il y a toute la sensibilité du cinéaste qui évolue en terrain connu : le monde des enfants face à l'adversité et le contact à la nature. En omettant quelques dialogues insistants, ce film évite la simple propagande et ne manque pas de malice, de tendresse, d'ironie ou de poésie. Le style est particulièrement soignée avec une belle fluidité et une ode sincère à la faune et la flore qui transparait dans les cadrages et la photographie.