Le road movie possède un avantage indéniable sur ce que je nommerais, après visionnage de ces Chemins de la liberté, le long walk movie, ou plutôt le very fucking long walk movie. Cet avantage est le suivant : quand on est sur la route, on peut sortir de la voiture, c'est bien pour la sécurité routière, mais surtout ça crée une rupture, une respiration. Quand on marche, forcément, on a rien d'autre à faire que marcher. Et quand il s'agit comme ici d'une petite balade de 10 000 bornes à travers des coins tous plus hospitaliers les uns que les autres (Sibérie, désert de Gobi, Himalaya...), ça finit par faire long...
C'est dommage, car tout avait fort bien commencé : la reconstitution du goulag est superbe, les acteurs convaincants (Ed Harris parfait, Jim Sturgess plutôt juste, notamment dans la première scène, où Peter Weir a eu le bon goût de ne pas montrer la torture physique, ce qui rend la violence encore plus insoutenable), et l'évasion en elle-même est haletante à souhait. Et les paysages sont grandioses, évidemment.
Mais le problème, c'est que c'est long. Très long. Tout y passe, le froid, la faim et les velléités anthropophages d'un Colin Farell plutôt rigolo ; puis le chaud, la soif...
Et finalement... ben pas grand chose. Les hommes ont envie d'être libres, donc ils marchent. Ultime faute : le montage de fin, façon "vie et mort du communisme", est totalement inutile (et qui plus est très laid), de même que la scène finale, larmoyante et à l'esthétique proche de celle de Derrick.
Une première heure très réussie, une dernière heure ratée, une morale foireuse... Un 5/10 ? Allez 6, je suis d'humeur joyeuse.