Ceci est mon sang

La légende arthurienne est constituée de nombreuses légendes regroupées en une.
La fée Morgane aurait son origine du côté de l'Irlande.
La fée Viviane serait le produit de mythes romano-celtes.
Merlin est un mythe breton où il cohabite avec Viviane, Morgane et Lancelot dans la forêt de Brocéliande.
Arthur, aurait ses origines du côté de la Cornouaille. On ne sait pas si on peut rattacher le mythe à un personnage réel. Ce n'est pas le manque de prétendants qui pose problème, il y en a pléthore. Des rois celtes, des généraux et gouverneurs romains, etc... Tous en lutte contre les infâmes envahisseurs saxons.

Pendant plusieurs siècles des troubadours ont raconté ces histoires, y ont rajouté des éléments, les ont associées, les ont christianisées. Puis certains les ont transcrites. La version de Chrétien de Troyes a plus ou moins figé l'histoire. La quête du Graal devient l'ossature de l'histoire. L'amour courtois qui aurait laissés pantois les personnages du Vème siècle s'invite dans la légende.

Le film hollywoodien choisit de nous présenter des chevaliers du XIIIème siècle (plus ou moins) soit au moment ou le roman de Chrétien de Troyes (écrit à la fin du XIIème) est dans tous les châteaux (j'ai failli dire dans toutes les bonnes librairies), mais à force de simplifications, il prend beaucoup de libertés avec l'histoire. Il me semble me souvenir que Guenièvre et Lancelot tombent amoureux lors du voyage de retour de France où Lancelot était allé chercher Guenièvre pour le compte d'Arthur. Ils auraient bu un filtre concocté par Merlin pour assurer l'amour du couple royal. Cette version combinait l'inéluctabilité du destin, l'innocence des amoureux et les rapprochait de Tristan et Iseult, à la mode à la même époque.

Pour ma part, la seule version qui vaille est:

"Chevaliers de la table ronde,
Goûtons voir si le vin est bon ;
Goûtons voir, oui, oui, oui,
Goûtons voir, non, non, non,
Goûtons voir si le vin est bon.

S'il est bon, s'il est agréable,
J'en boirai jusqu'à mon plaisir ;
J'en boirai, oui, oui, oui,
J'en boirai, non, non, non,
J'en boirai, jusqu'à mon plaisir.

J'en boirai cinq à six bouteilles,
Une femme sur mes genoux ;
Une femme, oui, oui, oui,
Une femme, non, non, non,
Une femme sur mes genoux.

Et s'il en reste quelques gouttes,
Ce sera pour nous rafraîchir ;
Ce sera, oui, oui, oui…

Mais voici qu'on frappe à la porte
Je crois bien que c'est le mari ;
Je crois bien, oui, oui, oui…

Si c'est lui, que le diable l'emporte
Car il vient troubler mon plaisir ;
Car il vient, oui, oui, oui…

Si je meurs, je veux qu'on m'enterre
Dans une cave où y a du bon vin ;
Dans une cave, oui, oui, oui…

Les deux pieds contre la muraille
Et la tête sous le robinet ;
Et la tête, oui, oui, oui…

Et mes os, de cette manière
Resteront, imbibés de vin ;
Resteront, oui, oui, oui…

Et les quatre plus grands ivrognes
Porteront les quatr' coins du drap ;
Porteront, oui, oui, oui…

Sur ma tombe, je veux qu'on inscrive
Ici gît le roi des buveurs ;
Ici gît, oui, oui, oui…

La morale de cette histoire
Est qu'il faut boire avant de mourir ;
Est qu'il faut, oui, oui, oui…"

Pas besoin d'un orchestre philarmonique ni de chanter très juste. Communier dans la célébration de la vie suffit.

Mais comme je pressent que des esprits chagrins me reprocheront de ne pas avoir suffisamment parlé du film, sachez qu'après sa sortie, ça ferraillait dur dans les cours d'école.
Voilà, ça suffira.