C'est un peu triste à dire, mais dans la grande famille des films médiévaux en technicolor de Richard Thorpe avec Robert Taylor, celui-là accuse plus difficilement le coup pour des redécouvertes adultes... Gageons d'ailleurs qu'il garde toute sa force pour nos charmantes têtes blondes et qu'il saura passionner encore longtemps des cohortes de bambins avides de couleurs chatoyantes de sentiments chevaleresques et d'épopée proprette.

Pourtant, j'adore les châteaux en carton-pâte dans les verdoyants paysages d'Ecosse, je suis grand amateur des codes couleurs dignes des Johan et Pirlouit et je pardonnerais presque de voir en permanence les chevaliers et leurs montures habillés comme à la parade ou pour la joute quelque soit l'absurdité de la chose... D'abord, c'est mignon toutes ces tâches colorées à outrance et ensuite, c'est amusant tous ces personnages déguisés en playmobil, je suis sûr que les mômes vont adorer...

Pour le reste, c'est quand même franchement mou de partout, l'histoire de la Table ronde en accéléré, pourquoi pas, mais faut donner du souffle aux maroufles, de l'épique chez les Pictes, alors que je ne peux guère sauver qu'une charge pour sa décharge, le reste n'est là que pour faire digérer poliment ma choucroute dominicale dans une saine torpeur béate.

En plus, le casting est assez moyen, Taylor ne change pas d'un iota, sans peur et sans reproche, fidèle jusqu'à l'écoeurement, il retrouve une fois plus Felix Aylmer en Merlin, après Quo Vadis et Ivanhoe, mais le personnage est très en retrait. En Arthur, Mel Ferrer a une bonne tête de cornard, c'est tout ce que je peux dire pour sa défense, Mordred possède les traits fourbes et visqueux de Stanley Baker, histoire que les gosses ne se trompent pas de méchant et la pauvre Ava Gardner est engoncée dans un costume et un rôle bien trop sage pour sa personnalité dévastatrice...

Mais sinon, les amateurs de charmants films d'armures en toc y trouveront leur compte, pour les autres, essayez plutôt Ivanhoe ou même Quentin Durward, c'est bougrement plus passionnant et autrement bondissant...

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le 17 nov. 2013

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Torpenn

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