Un Manifeste contre la misère et un contrepoint à "Zero Dark Thirty"
En évitant toute simplification ou manichéisme, Nabil Ayouch parvient à démonter de manière exemplaire les mécanismes (sociaux, économiques, religieux) qui ont poussé de jeunes bidonvillois à commettre les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca
Là où d’autres verrouillent l’itinéraire de leurs personnages par trop de déterminisme ou de facilités scénaristiques (Zero Dark Thirty), Nabile Ayouch prend la peine de nous montrer les mécanismes d'intégration de ces jeunes candidats au suicide.
Sur fond d'amitié, de fatalité et de rapports ambigus le film nous fait traverser le miroir pour comprendre le parcours de vie de ces laissés-pour-compte et les tréfonds de leur psychologie père grabataire, sexualité refoulée, homosexualité latente, mère prostituée, drogue, précarité...Etc) qui font que leur destin dévie et rencontre la "grande histoire": celle du Maroc et de la géopolitique mondiale.
Un scénario romanesque, une mise en scène délicate et un réalisme bouleversant qui restitue de manière extraordinairement réussieles affres de la vie dans un bidonville.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.