Le dernier western de John Ford et peut-être son plus ambitieux. En adoptant un côté pro-indien (l'un des films précurseurs de cet engagement), Ford tranche radicalement avec le côté manichéen qui régnait dans les précédents westerns et fait adopter un comportement très humain aux indiens, qui ressemblent ainsi aux blancs sur le fait que ceux-ci puissent éprouver des sentiments d'affection mais aussi de jalousie et de rage. Ceci dit le film n'en est pas forcément flamboyant mais assez inégal. L'oeuvre dans sa globalité reste tragique avec cependant de toutes légères pointes d'humour, mais Ford est allé foutre un passage majoritairement comique avec James Stewart qui frôle de près le hors-sujet total. Dans le genre "je te tue un rythme" c'était pas mal joué, même si le passage en lui-même reste très sympathique, je ne vois pas où le réalisateur a voulu en venir.
Après d'un point de vue technique c'est du solide. La photographie est sublime et la mise en scène souvent inspirée. Le casting est très bien choisi, les acteurs sont irréprochables. Après ceci dit la BO n'est pas inoubliable, et n'accompagne pas forcément les scènes au moment opportun. Les Cheyennes me laisse au final une impression positive, j'ai passé un bon moment mais ce western manque d'un certain éclat, et reste assez inégal. Un bon western tout de même à l'arrivée, Ford ne s'est pas raté non plus en quittant le genre, pour ce qui constitue un de ses tous derniers films.