Au-delà des clichés, le goût subtil et profond des sentiments

Derrière ce titre un peu « tarte à la crème » se cache une romance tendre et nuancée, à la saveur bien plus profonde qu’il n’y paraît. Tous les ingrédients classiques d’une comédie romantique de la Saint-Valentin sont réunis : slow langoureux, cœurs décoratifs, et ambiance romantique à souhait qui peuvent parfois conduire à l'écœurement. La bonne surprise derrière cet emballage c'est que « Les chocolats de Cupidon » ne se contente pas d’enrober son histoire d’une simple couche sucrée, il explore avec finesse comment les histoires personnelles peuvent conduire à la peur de s’engager et comment l'amour peut aider à surmonter cette peur.

Au cœur de cette intrigue gourmande, Lucy, une chocolatière passionnée, héritière d'une recette de famille, confectionne les chocolats de cupidons, des friandises « magiques » censées aider à trouver l’amour. Pourtant, elle n’a jamais osé en goûter un seul, redoutant de vivre une grande, « trop » grande histoire : un blocage hérité du deuil éprouvant que sa mère a vécu à la mort du père de Lucy. Cette transmission familiale, à la fois de recettes de chocolats et de blessures non guéries, tisse une toile invisible mais déterminante dans l’évolution de Lucy... Face à elle, Dean, un journaliste sceptique et pragmatique, est chargé d’un reportage sur ces fameux chocolats, bien loin des enquêtes sérieuses qu’il affectionne. S’il espère décrocher une promotion en jouant le jeu, il ne s’attend pas à ce que cette mission l'amène à se dévoiler et le confronte à son besoin d'être aimé.

Ce qui rend le film particulièrement attachant, c’est qu’il ne repose pas sur un simple artifice de conte de fées. Très vite, le « pouvoir magique » des chocolats est démystifié, laissant place à une réflexion plus subtile : ce n’est pas une gourmandise qui crée l’amour, mais la confiance, l’ouverture à l’autre, la sincérité des sentiments et surtout un ingrédient "magique" que vous dévoilera la fin du film ! Les témoignages variés recueillis par Dean : couples jeunes ou âgés, homosexuels ou hétérosexuels… sont autant de parcours différents qui montrent que l’amour ne suit pas de recette unique.

Au fil du film, Lucy et Dean, d’abord opposés, vont apprendre à collaborer : elle, pour sauver sa chocolaterie menacée par une augmentation de loyer, lui, pour prouver qu’il peut être plus qu’un journaliste d'investigation abonné aux affaires d'arnaques. Leur relation se construit ainsi avec douceur, entre piques mutuelles et moments de complicité, comme un chocolat qui fond lentement en bouche pour révéler tout son arôme.

L’un des aspects les plus charmants du film réside dans l’importance du collectif. L’amour n’est pas seulement une affaire de romance, il se manifeste aussi dans la générosité du quotidien : amis, collègues et inconnus s’entraident spontanément, que ce soit pour tourner le reportage, aider une institutrice débordée ou soutenir Lucy dans la fabrication de ses chocolats. Ces instants rappellent que l’amour se tisse autant dans les petits gestes que dans les grandes déclarations.

Enfin, les scènes autour de l'élaboration des chocolats apportent une touche sensorielle exquise : le mélange des textures, la précision des gestes, le plaisir de partager une douceur faite avec soin… Tout cela renforce les émotions naissantes entre Lucy et Dean qui « fabriquent » aussi leur propre relation ! Une alchimie subtile, à la fois délicate et envoûtante, qui fait tout le charme de cette romance de Saint-Valentin.

A déguster sans modération...

Hellomay
9
Écrit par

Créée

le 21 févr. 2025

Critique lue 3 fois

Hellomay

Écrit par

Critique lue 3 fois

Du même critique

Les Chocolats de Cupidon
Hellomay
9

Au-delà des clichés, le goût subtil et profond des sentiments

Derrière ce titre un peu « tarte à la crème » se cache une romance tendre et nuancée, à la saveur bien plus profonde qu’il n’y paraît. Tous les ingrédients classiques d’une comédie romantique de la...

le 21 févr. 2025

Last Christmas
Hellomay
6

Et si Fight Club rencontrait les guirlandes et George Michael ?

Malgré des acteurs talentueux et attachants et sa fin surprenante, Last Christmas de Paul Feig tombe un peu trop souvent dans le piège des clichés.Le film coche a priori toutes les cases du film de...

le 3 févr. 2025

Noël avec un prince
Hellomay
8

une belle surprise sous le sapin

Rien de tel qu'un de ces bons petits téléfilms de Noël pour voir la vie en rose ! Avec leur avalanche de guimauve et de bons sentiments, ils peuvent sembler gentillets à première vue. Pourtant, ces...

le 10 janv. 2025