Pour répondre à la question, j'ai donc fini par me jeter le film à la face. Et je sens que je vais en conserver des traces pendant longtemps. Mais quelque part, malgré toute la souffrance qu'on peut éprouver lors de son visionnage, c'est un film rassurant. Car il rappelle bien qu'on n'a jamais fait le tour du pire de l’infamie comique. C'est pas tant qu'on creuse plus profond, qu'on trouve un nouveau filon dans le même trou, avec un autre minerai d'une qualité tout aussi désastreuse.
La chronique de Nikita parvient bien à expliquer l'amateurisme stupéfiant qui provoque une totale déréalisation chez le spectateur. La post-synchro est fascinante d'étrangeté ratée, balancée à la va comme j'te pousse sans souci des bouches de comédiens. Et encore, faut réussir à comprendre plus de la moitié des dialogues dans certaines scènes (merci Lucien et son accent dément, qui est cependant l'élément qui m'a le plus fait marrer, par épuisement). Y'a du remplissage de ouf, genre Philippe Clair sans la coke, avec des séquences tournées à la sauvage très probablement sans autorisation. Et le scénario, n'en parlons pas...
On pourra retenir la composition de Smaïn qui joue très bien le beur, la bande des rockeurs qui roxent (surtout Xavier, le moustachu bananeux), Didier Bourdon qui a l'air perdu et la musique qui tourne en boucle. Par contre, je trouve pas que l'interprétation d'endive jeune UMP de Eric Civanyan soit particulièrement marquante.