Les Choristes par Roland Comte
Qui n’a pas vu Les Choristes ? Le film a été l’un des plus gros succès de l'histoire du cinéma français, avec 8,5 millions d'entrées en dix semaines d'exploitation. Son succès ne s’est pas démenti puisque, lorsqu’il a été diffusé pour la première fois à la télévision sur France2 en avril 2006, il a rassemblé 11,5 millions de téléspectateurs ! Le DVD, sorti en 2004, s’est aussi immédiatement placé en tête des ventes (2ème après le Monde de Némo et avant la Trilogie Starwars). Il a fait aussi une carrière mondiale et a été récompensé dans des festivals internationaux.
Jean-Baptiste Maunier, que ce film révèlera au grand public, a fait partie, depuis l’âge de 6 ans, d’une chorale, la Chorale des Petits-Chanteurs de Saint-Paul. Dans ce film, Gérard Jugnot, dont on savait déjà qu’il était capable de jouer d’autres rôles que ceux du comique de service dans le style des « bronzés », séduit par le personnage qu’il incarne. Il est ici extrêmement émouvant et très juste. Son rôle est d’autant plus intéressant que, bien qu’il soit le personnage principal du film, c’est que l’on sait, dès le début que son passage au pensionnat n’a pas laissé de trace. C’est un héros effacé, qui met en valeur un des jeunes élèves de sa chorale. Il sera le vecteur du talent, sans jamais rien demander de plus. Et c’est cet aspect-là qui rend vraiment son personnage authentique et touchant.
On applaudit aussi les prestations de François Berléand en directeur d’établissement caractériel et Kad Merad, plus connu hélas, lui aussi, pour son côté « grosse déconne » que pour ses rôles sérieux, qui savent éviter la caricature et s’avèrent tous les deux très justes.
Le succès du film doit beaucoup à la musique originale écrite par le compositeur Bruno Coulais. Ce succès a provoqué en France un engouement pour le chant choral, notamment pour les chœurs d'enfants, redonnant un souffle à des formations musicales qui tombaient en désuétude. Les « pisse-froid » ont bien entendu reproché au film ses bons sentiments et son affrontement un peu trop manichéen des gentils et des méchants. Musicien ou pas, on n’est cependant pas près d’oublier les titres interprétés par la Chorale comme « Vois sur ton chemin » ou « Caresse sur l’océan » qui furent pendant plusieurs années au programme de toutes les chorales et les chœurs d’enfants de France et de Navarre.