C'est finalement avec un retour au huis clos contemporain qu'Emmanuel mouret aura trouvé l'équilibre entre lyrisme et marivaudage pour sa partition romantique.
L'enfant
Les circonvolutions de Daphné, Maxime, Francois, Louise et Sandra amusent par l'absurdité de leur accumulation naïve. Mais c'est un rire au fond bien tragique qui nous prend aux tripes en regardant Maxime être consommé beatement dans un triangle amoureux. Comme lui et derrière chacun des mauvais choix de ces héros qui se bercent d'illusions, il y a un peu de notre éternel enfant perdu.
Aimer
Pris dans le creux d'une réalisation assurée et doré par de grandioses fins de journées, le jeu fragile de Camilla Jordana et Vincent Macaigne est une plongée douce et ambiguë dans le tourbillon des questions sentimentales. La passion est-elle une fuite, le mensonge grisant d'un amour impossible ? De quoi naît un grand amour: du désir de vivre d'un homme fuyant sa femme ou du partage d'une déception amoureuse de deux éconduits ?
La bonté
C'est le plus rohmérien des films de Mouret. Égoïstes, lâches, tous se m'éprennent et chacun est le jouet naïf de l'autre. Mais par la sincère frontalité d'une valse de contrepoint permanent, son réalisateur annule tout machiavélisme. Son regard est si tendre que l'on se sent nu face à nos luttes, nos fantasmes et nostalgies mauribondes.