Les Choses simples par Christine Deschamps

Bon, évidemment, je ne peux pas dire que j'aie passé à proprement parler un mauvais moment, mais était-il bien nécessaire de tourner cette resucée contemporaine de l'Emmerdeur mâtiné de Heidi, ça, ça se discute... Enfin, les deux acteurs principaux se régalent et cabotinent pas mal, dans deux genres différents, et leur plaisir est un peu communicatif. Pour le reste, on ne peut pas dire que l'originalité fasse péter les coutures du scénario. Un capitaine d'industrie qui pourrait être l'éditeur de Les traducteurs fait soudainement des crises d'angoisse, avant de se transformer en Pierre Richard et de postuler au casting de La chèvre. Invraisemblable, mais il y a une raison à ça, qu'on découvrira par la suite, quand il se sera suffisamment cassé les dents sur la carapace de l'ermite Gadebois, rappelant finalement pas mal le personnage de l'inventeur de la première auberge dans Délicieux. Un ours des montagnes au cœur tendre, qu'une femme tient dans la paume de sa petite main et qui ne parvient pas longtemps à résister à la tentation de se faire un ami. Maigre ressort psychologique qui grince avec la virulence d'une tronçonneuse, mais qui finit par faire son office à la faveur d'un dénouement relativement téléphoné, qui ne casse pas trois pattes à un canard et semble calibré pour rendre tout le monde content. Bon, je peste assez contre le pessimisme gratuit de la plupart des histoires, je ne vais pas m'acharner sur celle-ci, qui pêche par optimisme béat, il faut savoir ce qu'on veut. Un bilan globalement positif quand même, donc, pour un moment de cinéma gentillet qui ne fait pas de mal.