BadAss Santa
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Le folklore populaire a toujours eu une place prépondérante dans les films pour enfants. Il y a toujours eu des ogres et des sorcières, les Pères Noëls, on ne les compte plus, mais même les Lapins de Pâques, Les Marchands de Sable, les Petites Souris et les Fées des Dents, et pour finir les Jack Frost ont connu les honneurs d'une adaptation... L'idée d'en réunir une pleine poignée dans un affrontement sans merci avec les forces du mal ne surprendra personne.
Mais le film choisit une voie largement en friche : parler de l'avènement de ces figures mythique au rang de Gardien des enfants, en brouillant leurs codes visuels. Aussi le Père Noël est un grand gaillard Russe tatoué, le Lapin de Pâques un lièvre Australien d'1m80... un relooking qui réussi l'exploit de respecter l'inconscient collectif en proposant pour chacun une peau neuve. Le film fourmille de détails et de personnages muets hyper attachants, la petite fée-colibri, le lutin musicien... et surtout le marchand de sable le plus Bad-Ass de l'histoire du cinéma !
Et il y a Jack Frost. Personnage neutre de l'intrigue, il devra, comme souvent le font les héros, choisir entre se joindre aux forces du bien ou incarner le mal. Ce qui est étrange dans ce film c'est qu'il ne choisit pas le bien : il conserve jusqu'au bout sa nature fanfaronne, espiègle et un rien irresponsable. S'il ne se joint pas à Pitch Black c'est par simple refus de faire le mal à titre personnel, pas par amour du bien... Un choix plus qu'audacieux dans une production aussi puissamment manichéenne !
La morale du film se propose d'aller encore plus loin, apprêtez-vous à parler théologie aux enfants... Les Gardiens, divinités protectrices de l'enfance, tirent leur pouvoir du simple fait que les enfants croient en eux. Sans pour autant clouer les mécréants au pilori, ils viennent gaiement balayer plusieurs siècles de Cartésianisme occidental : au "je ne crois que ce que je vois" vient répondre un "je peux le voir car j'y crois" enchanteur.
Et la perte de cette foi n'affecte les Gardiens que lorsqu'ils s'agit d'enfants, laissant aux adultes le droit de rester dans leur ignorance. Un discours qu'on peut appliquer à n'importe quel courant religieux.
Le travail sur le son est absolument affolant. D'une limpidité cristalline, il semble engloutir le spectateur dès les premières secondes pour ne plus le lâcher. Quand les ombres de Pitch Black volent autour des Gardiens on l'entend se déplacer derrière nous et les enfants dans la salle se retournent de stupeur...
Le réalisateur de cette production DreamWorks, Peter Ramsey, a contribué en tant que Story-boarder à nombre de films au cours de ces vingt dernières années ( Predator 2, Fight Club... ) et se voit confier les rennes de son premier long métrage. Il insuffle à l'ensemble un vent de folie, méprisant intelligemment l'outil-caméra pour livrer des plans virtuoses, semblant souvent échapper au contrôle des éléments et pourtant toujours clairs.
Un découpage qui m'a fortement évoqué Final Fantasy VII - Advent Children, en moins barré peut-être, mais quand même...
Et cette comparaison m'a poussé à me demander s'il n'y avait pas un peu de Sephiroth en Pitch Black. Le croquemitaine déchu qui cherche à assouvir sa soif de reconnaissance dans la destruction... C'est un parent éloigné, au moins !
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Créée
le 28 nov. 2012
Modifiée
le 3 déc. 2012
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