Premier long-métrage d'Edouard Luntz qui fut l'assistant de Jean Grémillon et de Nicholas Ray. Ce film appartient au courant du "cinéma vérité" (ou "cinéma direct"), c'est à dire la volonté de se confronter au réel de manière quasi-documentaire : acteurs non professionnels, tournage en extérieur, pas de dialogues écrits laissant place à l'improvisation. Il s'agit du portrait d'une jeunesse désoeuvrée qui erre sans véritable but dans une banlieue en pleine mutation (construction de La Défense). Les larcins, la prison, les soirées, les parents. Tout cela sur un beau noir et blanc et sur fond de jazz. Très mélancolique et parfois dur (la scène où un des personnages "offre" sa conquête à ses copains, la dispute violente avec ses parents). Et ce magnifique film se termine par un regard face caméra très émouvant.