Mal interprété, aux gags faciles, à la mise en scène flemmarde et au scénario poussif, Les Collègues a tout du nanar français des années 90. Et pourtant, on se régale, on s'éclate, on rigole, on connait les répliques par cœur et on se fend la poire à chaque visionnage. Car si d'un point de vue objectif, le film de Philippe Dajoux n'a pas de quoi briller, on ne pourra pas s'empêcher d'adorer son film tant la bonne humeur et les personnages attachants deviennent très vite une force pour le long-métrage...
Cette équipe de bras cassés, véritables amateurs se serrant les coudes afin de sauver un petit club de foot marseillais de la faillite, va très vite vous scotcher de par ses membres totalement délirants comprenant notamment un goal russe minuscule qui n'arrête les ballons qu'en étant déchiré au pastis, un obèse à moitié-sourd, un Italien qui refuse de faire des têtes pour ne pas se décoiffer, un ex-taulard irascible, un géant noir et un bourgeois richissime.
Tout ce petit monde va user d'inventivité et de ressources impensables pour parvenir à leur but : gagner la Mondialette et sauver le club familial des Borretti (campés par Joël Cantona et son propre père Albert Cantona). Tous les coups sont permis, incluant tricheries, magouilles diverses et autres stratagèmes bien huilés. Faisant face à des adversaires surentrainés, deux entrepreneurs vicieux et surtout au ridicule, l'Espoir Club Borretti ne recula devant rien pour arriver à la victoire.
Nanti d'une bonne humeur omniprésente, de répliques inlassablement cultes (« Oh le Corse tu me le passes le savon ?! ») et de cameos rigolos comme Thierry Lhermitte, Stéphane Freiss ou encore Franck Fernandel, Les Collègues est tout simplement une comédie hilarante et décomplexée dévoilant la facette la plus chaleureuse des Marseillais. À voir avec ou sans préjugés mais accompagné de préférences d'un pastis frais, de cacahuètes et d'une bande de potes.