Interdit aux moins de 16 grammes
N'en prenez pas l'habitude mais je vais être franc avec vous : la Provence me les gonfle.
Les trognes méridionales rougeoyantes s'escagassant le tiroir à angoisses à grand renforts de pastaga pas plus noyés qu'un petit Grégory de son vivant évoquent en moi la plus noire des torpeurs quand au dessein de l'humanité toute entière.
Il faut reconnaître qu'en dehors de la consommation d'anisette en quantité industrielle et une culture footballistique rivalisant de crétinisme avec les plus hautes sphères de la pêche à la ligne (la pêche, pas le texte.), la Provence ne présente pas plus d'intérêt que de banales région telles que le lot-et-Garonne ou le limousin.
C'est en conséquence que le réalisateur dont je tairai le nom par respect pour lui a équipé son film de la plus belle brochette de franchouillards méridionaux disponible à l'heure où l'on remballe le marché : Patrick Bosso, le frère Cantona, le père Cantona et j'en passe.
Confinant à l'actor studio, mais en fait non, le jeu déplorable est au service d'une histoire dont la thématique centrale traite de véritables problèmes socio-provencaux : la fermeture d'un club de foot amateur pour cause de budget.
Hitchcock peut bien avoir les foies, on est dans le glauque, le putride, le malsain.
Au final, le véritable échec de ce film est qu'il tente de vanter la joyeuse camaraderie des provençaux, la gaité inhérente à cette région mais finit par nous vendre une troupe de poivreaux bas du front sans plus d'intérêt qu'un tome de Saint John Perse dans une boîte à partouze.
"Pourquoi dans ce cas attribuer à ce film 2 et non 1?", me demanderez-vous confits dans votre ignorance.
Et bien parce que comme disait l'autre, "au moins tu as été honnête"...
Amis provençaux, la prochaine fois que vous tenterez de défendre votre région, tâchez de le faire mieux que ça, elle le mérite...