Los Colonos vous met une claque. Des moments d'horreur, de mort, succèdent à des échanges grotesques et absurdes entre les protagonistes (on pense à l'échange entre les soldats, sur le campement près de la plage, qui précède à un viol à la limite du burlesque).
La violence et l'absurdité d'un monde sans règles, ou plutôt d'un monde avec une seule règle : celle du plus fort. Ce ne sont pas les paysages, la nature ou les animaux qui sont dangereux, mais bien les dominants, les blancs. Ici, c'est le capitalisme le plus sauvage qui règne. La propriété privée s'étend, et massacre tous ceux qui sont sur son passage.
La fin, magnifique critique du républicanisme assimilationniste qui ne veut pas, lui non plus, de ces indigènes libres, conclut un grand film.
On appréciera l'écriture des personnages : tantôt sanguinaires, tantôt touchants. Bourreaux, puis victimes.
On relèvera, enfin, une musique prenant le sillon d'un Ennio Morricone angoissé et tourmenté.