Nous retrouvons, dans The Comancheros, ce même goût pour le mélange des registres qui faisait la réussite de The Alamo (1960), précédente réalisation de John Wayne, quoique ce dernier ne soit ici crédité qu’en qualité d’acteur – alors qu’il prêta main forte à Michael Curtiz, très affaibli au moment du tournage. Nous passons d’une camaraderie gaillarde à un ranch désolé dans lequel gisent des corps, notamment des pendus et un chien enfourché ; le nom du fugitif – le fameux « Monsoyeur Paul Regret », aussi insolite que mémorable – se voit répété encore et encore, assurant une continuité burlesque entre les situations. D’une façon similaire, les séquences entre les pillards mêlent-elles le comique lourdaud à la brutalité d’un mode de vie restitué non sans édulcorations.
L’essentiel est de composer une série de personnages auxquels pourra s’attacher le spectateur : hauts en couleur, forts en gueule, ils usent d’astuces pour se tirer d’embarras, se perdent de vue et se retrouvent aussitôt ; d’ennemis ils deviennent associés puis amis. Le long métrage pâtit de ce scénario en dents de scie qui avance par à-coups et qui échoue à construire une progression dramatique. Pour autant, nous ne saurions bouder notre plaisir devant ce western sympathique que portent des acteurs charismatiques et une partition exaltée signée Elmer Bernstein.