Trois mondes
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le 10 juin 2014
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Au delà du premier plan du film ( où Arnaud et son frère se coltinent avec un vendeur de pompes funèbres et on comprend vite pourquoi),il y a la rencontre contrariée entre Madeleine et Arnaud.Ces deux-là s’opposant dans leurs manières d’appréhender la vie vont trouver des moments d’entente,des regards mais aussi des coups de gueule,des affrontements.Ce sont des atmosphères dissonantes où va pointer l’alchimie délicate entre le jeune homme et la jeune femme.Dans les Combattants,l’armée est un cadre que le réalisateur s’ingénue à prendre avec distance et en faire un lieu où Madeleine et Arnaud vont développer leur relation contre toute attente.L’exercice de course d’orientation est d’ailleurs ce moment cristallisant la rupture avec le monde réel et les obligations militaires.C’est la trouvaille du film pour se recentrer sur deux personnages qui n’ont besoin que d’eux-mêmes pour faire avancer la vie.J’ai adoré l’idée que le côté masculin se retrouve chez Madeleine et que grâce à Arnaud,elle apprenne à modérer son intelligence brute qui l’avait rendu rigide aux émotions.Le jeune homme,lui,a ce côté féminin qu’il assume,avec cette sensibilité et la spontanéité d’accueillir la vie comme elle vient.Des postures indisposant parfois son frère et Madeleine,fonceurs et cartésiens de nature.Le spectateur,amusé et curieux,regarde ces dramaturgies et est parfois pris de court par les réactions des uns et des autres.C’est idéal car un terrain trop balisé aurait nui à l’impact du film et des scènes trop convenues auraient provoqué l’ennui.Je conseille donc ce film pour son audace narrative,le jeu brut et tendu devant alors apparaître entre Kévin Azaïs et Adèle Haenel et l’énergie utilisée pour que la sauce prenne.Tenter l’expérience n’est pas vain et la jeunesse d’Arnaud et Madeleine n’est pas non plus un frein générationnel pour apprécier ce qui se trame dans ce film retors,drôle et « secouant ».Une grande réussite.
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Créée
le 13 juin 2018
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