Avec les Commitments Alan Parker a réalisé une œuvre à la croisée des chemins: docu/comédie/chronique sociale/musical.
La part documentaire en auditionnant à Dublin, 1 an avant le tournage, des centaines de musiciens inconnus pour n'en choisir qu'une poignée. Bingo ! Ils existent vraiment, ils n'ont pas besoin de faire semblant, ils sont.
Chronique sociale, parce qu'on est au cœur d'un Dublin prolétaire, que mine de rien Alan Parker plonge dans les préoccupations quotidiennes des familles et de la jeunesse Irlandaise.
Comédie, parce que les situations sont souvent cocasses, que les personnages, certains dans la limite raisonnable de la caricature, nous enthousiasment, que les dialogues sonnent vrais tout en étant totalement délirant.... Là on reconnait la patte de ce très grand réalisateur, il a l’œil du maître.
Et bien sûr musical parce que c'est le propos : une déclaration d'amour à la musique noire (Soul et Rythm'n'blues) des 60's. Mais là où ses confrères auraient opté pour l'évidence : tourner à Detroit (la Mecque de la soul) avec les musiciens de la Tamla Motown, Alan Parker corse le challenge de cette déclaration pour mieux nous enflammer, il s'exile à Dublin, s'entoure de gamins blancs, irlandais, inconnus et si on croit que c'est fatalement improbables, détrompez-vous, ce type de groupe amateur existe partout en France...et sans doute dans pas mal de pays sur cette planète.
Cet étonnant choix permet la digression permanente et à Mr Parker de démontrer toute sa sensibilité, parce qu'il les aime, les acteurs, les musiciens, les gens, les musiques, et qu'il a le talent, il nous les fait aimer sans émotion "fabriquée", juste en raccourcissant la distance entre la toile et l'esprit.
Quand le grand Alan Parker se pose sur un sujet, on est toujours en attente de l'angle original qu'il va choisir. Souvent inattendu, toujours talentueux, jamais décevant, ce type est un génie. Après Mississippi's burning, The wall, Midnight express, La vie de David Gale, Birdy, Angel Heart, Fame, ...il réalise avec The Commitments un coup de maitre.

TondjoTondjo
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le 5 sept. 2018

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Tondjo Tondjo

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