Même s'il y a quelques différences avec le roman de Roddy Doyle, pour des raisons de droits le groupe reprend du Wislon Pickett et non du James Brown (qui a d'ailleurs porté plainte à l'époque et qui a perdu le procès) et Andrew Strong a été choisis car du haut de ses 16ans il chante comme un Dieu de la Soul et non parce qu'il ressemble à George Michael. Le film est une excellente adaptation du premier volet de la trilogie de Barrytown (qui verra les suivants adaptés au cinéma, The Snapper et The Van par Stephen Frears). On s'attache tout de suite à Jimmy Rabbitte Jr qui veut monter le groupe le plus bosseur du monde, aux membres qu'il recrute lors d'un casting à mourir de rire : "Quelles sont tes influences ?". A ses interviews donnés dans sa salle de bain. A la tignasse de Dereck Scully. A la maman d'Outspan Foster...Ils sont tous vrais. On se reconnaît dans chacun des membres de ce groupe éphémère. On tombe amoureux d'Imelda et on ne voudrait surtout pas faire chier Mickah.
Alan Parker filme tout ce beau monde avec modestie, des premiers concerts en costard Motown (c'est distingué), au plan avec Elvis et le Pape en photo, les répétitions qui claquent, la misère sociale, on tombe sous le charme dans cette Irlande qui portant va mal. Cette comédie dramatique possède une force, ce sont ces comédiens épatants et musiciens talentueux. Les parties musicales du film sont un pure délice. A ranger avec Les Virtuoses et Billy Elliot.