J'en ai des plus grosses que toi
Ca fait maintenant quelques années que la WWE essaie de mettre en avant dans le domaine du cinéma certains de ses catcheurs vedettes. Le premier aura été Dwayne Johnson, alias The Rock, avec le très sympathique Bienvenue dans la Jungle (2003), qui depuis aura eu la carrière qu’on lui connait. Mais il n’est pas le seul, citons les exemples de John Cena dans les rigolos The Marine ou 12 Rounds, Triple H dans l’oubliable Inside Out, ou encore Steve Austin aka Stone Cold dans plusieurs productions plus ou moins recommandables dont celle qui nous intéresse ici, The Condemned, où il incarne pour la première fois le rôle principal. On se doute qu’avec sa carrure impressionnante et sa trogne respirant l’intelligence, il ne va pas falloir chercher ici quelque chose de fin et de très recherché. Et je vous le donne en mille, Les Condamnés est un film sentant bon la sueur, les stéroïdes et la testostérone !
Le logo WWE Films dès le générique d’intro annonce la couleur, on va flirter ici avec la poésie. Sorte de croisement entre Death Race version 2008 et Battle Royale au pays des gros bras, The Condemned va directement rentrer dans le vif du sujet parce que avec un casting pareil, cela ne sert à rien de s’embêter à poser son scénario. Le public veut de la grosse bastonnade bien couillue et il va être servi. C’est vrai que sur ce point là, le film ne ment pas sur la marchandise et se veut bien rythmé. Ca castagne de manière régulière, dans un style bourrin décomplexé, avec un Steve Austin complètement inexpressif qui semble totalement invincible, et un Vinnie Jones vraiment excellent en enculé de service en mode cabotinage. Un rôle dans lequel on a l’habitude de le voir et qui lui sied à merveille, d’autant plus que la violence est assez prononcé avec des morts de sa part assez sauvages agrémentées de jolis effets gores.
Problème, le cadreur devrait souffrir d’épilepsie ou de parkinson car la caméra bouge tellement lors des scènes d’action que ca en devient complètement illisible. Pire encore, certains passages donnent carrément mal aux yeux ! C’est bien joli d’essayer de donner cette impression de mouvement aux combats, mais quand c’est fait n’importe comment, le résultat est souvent à coté de la plaque…
Ce n’est pas le seul reproche qu’on pourrait faire à The Condemned. Le film est au final très classique et très caricatural. On nous ressert un méchant sans scrupule qui veut faire un max de pognon, des membres de son équipe qui se mettent à regretter ce qu’ils sont en train de faire, une pseudo critique de la téléréalité ainsi que de la violence et de la non censure sur internet absolument ridicule,… avec en prime des moments d’une niaiserie absolue à l’instar de ce plan final où Steve Austin nous montre toute l’étendue de ses talents d’acteur. Le scénario ne réserve absolument aucune surprise, tout est complètement téléphoné et se devine bien à l’avance. Heureusement que le film part dans un bon gros nawak pour son final (le massacre gratuit, l’helico) afin de donner un peu de pep’s à l’ensemble qui, même s’il ne manquait jusque là pas de rythme, brillait par son absence totale de folie malgré un viol et un suicide gratuits, comme ça, pour la blague ^_^
Malgré tout, pour qui aime les films d’action bien basiques à regarder le cerveau en mode OFF, Les Condamnés fait relativement bien son job. C’est bourrin, con comme la lune, et ca passe comme une lettre à la poste pour peu qu’on sache à l’avance quel genre de spectacle va s’offrir à nous. Néanmoins, il ne restera pas longtemps dans les mémoires…