Only God Forgives
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le 7 déc. 2018
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Critique initialement publiée sur le site le con, le culte et les écrans
Curieux conflit que celui en Indochine à la sortie de la deuxième guerre, aussi tabou qu'inconnue c’est pourtant le cadre du dernier film de Guillaume Nicloux. On y suit un Gaspard Ulliel magistral qui va chercher a se venger d'un massacre dont il vient à peine de s'échapper.
De ce postulat fort simple, Nicloux pose les bases d'une suite spirituelle à Apocalypse Now. Un Apocalypse Now qui démarre avec un héros déjà brisé et déjà fou. L atmosphère est poisseuse , la sueur de chaque plan, la crainte de l'attaque dans tous les regards. Véritable cauchemar éveillé, le film est d'une violence (graphique comme psychologique) rare, On y voit pèle-mêle une scène de viol, de la tripaille à outrance, des sexes dressés et au repos et un "cauchemar" à base de pédophilie. Pour autant, Nicloux maîtrise sa mise en scène et son sujet et empêche ainsi le film de sombrer dans le grotesque. On est en haleine, le souffle coupé, forcé de contempler une part peu reluisante d'un pays, le notre, qui est embourbé dans la crasse.
Bon film de guerre un peu classique en apparence, les confins du monde est transcendé par une narration faisant appel à un Gérard Depardieu fantomatique et magnétique. Boussole morale ou escroc fabuleux , Nicloux a le bon goût de nous laisser choisir.
Et puis, après les balles, après le sang, après l'amour, le film offre deux minutes de silences. Un seul plan. Fixe. Ulliel et ses choix.
On peut bien entendu détester les confins du monde, lui reprocher sa violence fantasmée, ses dialogues abscons et sa mise en scène dépouillé.
On peut aussi l'adorer comme le grand film ambitieux qu'il est. Un grand film qui non content de citer ses pairs à longueur de plan, les transcende pour accoucher d'un hybride entre Mel Gibson et Kubrick.
Welcome to the jungle, it gets worse here every day...
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le 17 oct. 2018
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