Deux villageois. Un Japon en pleine guerre civile. Deux villageois qui ne se contentent pas de leur vie , qu'ils jugent médiocre et banale. Deux épouses aimantes qui feront les frais des rêves de leur compagnon.
Le désir de Tobee est, somme toute, banal : devenir samouraï. Devenir un héros de guerre. Il y parviendra, grâce à une imposture.
Genjuro est potier? Céramiste. Plus que comme un artisan, il se voit comme un artiste. Un artiste rêvant de "luxe, calme et volupté". Un artiste considérant ses oeuvres comme "ses enfants". Un artiste prêt à risquer sa vie et celle de ses proches pour sauver ces enfants. Un artiste qui abandonnera tout ce qui fait sa vie, la vraie vie, lorsqu'il sera reconnu comme tel par la belle Wakaza. Celle qui lui offrira, non seulement ces "luxe, calme et volupté" (en pleine guerre civile), mais aussi (et surtout ?) la reconnaissance de son talent.
Mais Wakaza est-elle autre chose qu'une chimère ?
Poser la question, c'est y répondre.
Genjiro a lâché la proie pour l'ombre (au sens propre), et en paiera, comme son ami, les conséquences.
Les Contes de la Lune vague après la pluie est un beau film, étrange, fantastique, et parfois abruptement réaliste. Et, bizarrement, pour un film fantastique, une ode à la vie réelle.