Je l'avoue : chaque fois que je revois ce film, il me prend aux tripes. Je n'y peux rien, c'est comme ça, d'où ma note. Objectivement, je devrais lui mettre 6 ou 7. Subjectivement, ce serait hypocrite.
Nous avons donc l'histoire de Rose et Jack, passagers du plus beau paquebot du monde, qui y vivent une éphémère, tragique et passionnelle histoire d'amour. Rose et Jack unis par une même passion : l'Art.
Roméo et Juliette sur un bateau ? Pas vraiment, non. Jack, l'artiste bohême et sans le sou n'a rien d'un Roméo. C'est un jeune homme sympathique et bien dans sa peau. Rose n'est pas - n'est plus - une jeune fille douce, naïve et riche. C'est une jeune femme révoltée, ruinée, qui rejette le monde dont elle est issue et dont elle ne fait plus partie que grâce à - ou à cause de - des fiançailles avec Cal. Cal, qui n'a rien d'un Paris - pauvre Paris - mais tout du pervers narcissique dominateur - aurait-il voulu épouser Rose si elle n'avait pas été pauvre ? Parce qu'elle est pauvre, Rose, et que c'est cette pauvreté qui fait que Cal croit avoir du pouvoir sur elle. Parce que c'est cette pauvreté récente qui donne à la jeune fille ce regard extérieur sur la société aristocratique et superficielle dont elle est issue. Rose a, comme qui dirait "le cul entre deux chaises". Elle a le vécu et l'éducation d'une jeune fille de bonne famille, et le compte en banque d'une gamine des rues. Elle ne fait plus partie du monde d'où elle vient.
Deuxième partie : le naufrage
Techniquement, c'est bie fichu. Très bien fichu.
Mais...
Franchement, l'arrestation de Jack, et la connerie de Rose (Et que je suis dans un canot... Et que je remonte sur le bateau pour rejoindre mon amant...), on aurait pu s'en passer. On aurait pu s'en passer parce que cela fait "artificiel". On aurait pu s'en passer, surtout, pour développer un peu d'autres personnages. La petite fille à la poupée. Le papa qui dépose son enfant dans un canot. (qui a vraiment existé, sa fille étant la dernière des survivants) et surtout Isidore et Ida Strauss, les deux vieillards que l'on voit mourir ensemble et enlacés.