Demi succès au Japon, la fable est pourtant d’un raffinement extrême, la beauté tour a tour altière et éthérée, conjuguant en un même ample mouvement l’épopée et l’élégie, l’art de la fresque et l’art de la fugue, pouvant être regardée comme un point limite de l’art de l’écran qui transcende des genres, des lieux, des époques et touche d’emblée à l’universel. D’une technique très fluide, d’un sens plastique très souvent éblouissant, oscillant entre deux récits différents, entremêlant le destin de deux personnages, opposant deux types complémentaires de femmes, jouant sur l’alternance de deux rythmes, ce qui pourrait sembler incohérent laisse au contraire une impression d’harmonie ineffable, le génie de l’auteur unifiant admirablement les contrastes. Le spectateur s’en trouve ensorcelé, comme le héros l’est par la princesse.