Voilà déjà trois films en un mois que je visionne chez cet éminent réalisateur Japonais que je ne connaissais que de nom. Et à chaque fois le constat est le même, la précision du cadre, la beauté des plans, la petite symphonie qui s'articule autour de ses différents récits offre un véritable tour de force. C'est précis, dosé au millimètre près dans un subtile mélange d'émotions et de mise en exergue des faiblesses de l'homme sans épargner personne. L'aristocratie et ses ignobles dérives, l'esclavage, le proxénétisme de luxe pour obtenir une situation confortable, l'honneur et l'ambition si mal placée qu'elle conduit aux pire sévices.

Ici c'est le destin de deux hommes et de leurs épouses qui seront au centre du récit. Partant du postulat simple d'un potier désirant faire fortune, et d'un samouraï en
Herbe qui désire jouer dans la cour des grands, Mizoguchi arrive à y dessiner une fable fantastique et déchirante. Une vraie petite leçon de vie qui met en avant une nouvelle fois des portraits de femmes fortes qui semblent chères au réalisateur Nippon.
Enrobé dans une photographie somptueuse et un accompagnement musical soigné, le film montre sans retenue et avec une cruauté fascinante cette perpétuelle recherche du bonheur et cette insatisfaction constante qui engendre une analogie intéressante avec le fameux rêve américain souvent responsable de destinées loin d'être enviées.

Troublant dans sa forme et dans son fond, son titre poétique est une façade qui laissera place à une mystérieuse balade au dénouement inoubliable, la grande classe Mr Mizoguchi.

Ps : Hey Lee Daniels et Steve Mcqueen, ça vous dirait de vous intéresser à la filmographie de Mizoguchi, ça pourrait être instructif, et nous autres spectateurs, ça pourrait nous éviter de de manger des purges comme Precious, Le Majordome ou Twelve Years à Slave.
Vous pourrez ainsi apprendre qu'on peut faire une critique sociétale des plus poussées et une remise en question savoureuse sans user d'artifices outrageusement grossiers et écœurants.

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