La grande tradition des canulars se perd. C'est dommage. On ne voit plus guère aujourd'hui que des blagues téléphoniques.
En marge des bizutages, il existait une grande tradition de canulars dans les classes prépa, les grandes écoles et les facs. Les journalistes ne s'en privaient pas comme la commémoration d'Hégésippe Simon ou le soutien au peuple poldève opprimé, dans lesquels nombre de députés sont tombés.
"Nous serons immortels ou nous ne serons pas"
1913: "Les copains" est un court roman dans lequel une bande de copains, un soir de beuverie décident de se "venger" d'Ambert et Issoire, les sous-préfecture du Puy-de-Dôme. Jules Romains se moque des institutions, gouvernement, parlementaires, administrations, église, élus locaux dans un grand élan d'humour subversif et truculent.
"1965": Yves Robert se rend compte que pour faire de ce roman une farce dans la tradition, il suffit de le mettre en scène.
La prise d'Ambert
Le premier canular perd beaucoup dans sa transposition à l'écran. La verve de l'auteur reste sur le papier. La mise en scène laisse échapper les détails qui font la saveur de l'œuvre. Reste le canular, énorme.
"Aimez-vous les uns les autres. Croissez et multipliez"
Ce second canular est le plus réussi à l'écran, car il n'est pas fondé sur la mise en scène mais sur le texte dit par un Philippe Noiret en pleine forme et qui prend visiblement beaucoup de plaisir à son rôle.
"Vive la Gaule"
Ce troisième canular est le moins réussi à l'écran, car Yves Robert n'a pas osé aller au bout de l'iconoclasme de Jules Romains, ou n'a pas trouvé l'idée qui lui aurait permis de suggérer sans choquer ni son public, ni la censure.
"Les copains d'abord"
L'ensemble est placé sous le signe de l'hédonisme et de la joie de vivre. Ils avaient raison d'en profiter, car on était en 1913.
Le film est accompagné des chansons de Georges Brassens dont "Les copains d'abord", écrit pour le film.